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Traitements de substitution : rattraper le retard pour les publics précaires

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Créer au moins un centre spécialisé de soins aux toxicomanes (CSST) dans les départements qui n'en disposent pas encore et rendre effective partout leur mission d'accès aux traitements de substitution, développer des dispositifs spécifiques pour les populations précarisées. Telles sont quelques-unes des recommandations - rendues publiques le 7 septembre -issues de la conférence de consensus qui, les 23 et 24 juin, a réuni à Lyon les professionnels de l'addictologie pour réfléchir à la place des traitements de substitution dans les soins aux toxicomanes (1). A la même période, une « plate- forme des usagers de la substitution », émanant de leurs premiers états généraux, avait également revendiqué un élargissement de l'accès aux traitements.

La stratégie thérapeutique de substitution, constatent les experts, atteint globalement ses objectifs en matière de prise en charge médico-sociale et de prévention des risques. Le nombre de décès par overdose a été divisé par plus de cinq entre 1994 et 2002, le taux d'infection par le virus du sida a fortement diminué et l'accès au traitement de l'hépatite C s'est amélioré. La moitié des patients connaît une meilleure situation sociale, à la fois sur le plan du logement et du revenu. La délinquance a fortement diminué (5 000 infractions à la législation sur les stupéfiants en 2003, contre 17 000 en 1995) et 77 % des usagers estiment « s'en être sortis par rapport à l'héroïne ».

Mais le développement de l'accès aux traitements de substitution, même s'il prend de l'ampleur depuis le milieu des années 90, n'en connaît pas moins des limites. Plusieurs zones géographiques sont insuffisamment couvertes, pointent les médecins et les chercheurs, qui déplorent également « le peu de propositions de soins en direction des populations précaires et désocialisées  ». D'où la nécessité, recommandent-ils, d'aller au devant de ces publics au moyen de dispositifs spécialisés (bus méthadone, antennes mobiles...) et de renforcer le travail en réseau entre centres spécialisés, médecins de ville et structures de prise en charge des populations précaires. Ces recommandations ont été approuvées par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, qui a annoncé que leur suivi sera confié « à une commission composée d'experts et d'acteurs du secteur, de professionnels de santé, et de représentants d'usagers, de l'assurance maladie et des administrations concernées ».

Notes

(1)   « Stratégies thérapeutiques pour les personnes dépendantes des opiacés : place des traitements de substitution »  - Disponible sur le site de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé : www.anaes.fr.

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