Pointant une « contradiction entre les discours politiques sur la cohésion sociale et la persistance des freins au retour à l'emploi », les quatre organisations de chômeurs APEIS, AC !, le Mouvement national des chômeurs et précaires et la CGT-chômeurs (1) ont dénoncé, le 7 septembre, les conséquences de la loi de sécurité quotidienne qui, en novembre 2001, a institué un « délit de fraude d'habitude » : ceux qui ont écopé de plus de dix contraventions dans l'année pour ne pas avoir payé leur titre de transport sont désormais passibles de six mois d'emprisonnement et de 7 500 € d'amende. Les organisations, qui ont formé un comité de soutien à un allocataire du revenu minimum d'insertion actuellement en procès devant deux tribunaux, font état de plusieurs dizaines de cas similaires, dont la majorité concernerait des personnes précaires.
Quelques jours après que le Conseil économique et social a rendu public son avis sur l'avant-projet de loi de programmation pour la cohésion sociale (2), fustigeant entre autres son manque d'ambition en matière d'aide à la mobilité des chômeurs, les organisations relèvent que les tarifications sociales des transports, qui dépendent des régions, sont très disparates, et demandent la gratuité des transports pour toutes les personnes précaires.
(1) APEIS : 27, avenue Maximilien-Robespierre - 94400 Vitry-sur-Seine - Tél. 01 46 82 52 25 ; AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57 ; MNCP : 17, rue Lancry - 75010 Paris - Tél. 01 40 03 90 66 ; CGT-chômeurs : 263, rue de Paris - 93100 Montreuil - Tél. 01 48 18 85 44.
(2) Voir ASH n° 2371 du 3-09-04.