37 % des Français de 15 ans et plus ne sont pas partis en vacances en 2002. Et cela, malgré la définition minimaliste des vacances traditionnellement retenue par les chercheurs : un séjour d'au moins quatre nuitées en dehors du domicile habituel pour des raisons autres que professionnelles, de santé ou de formation. La même année, 25 % des plus de 15 ans n'ont même pas passé une nuit hors de leur résidence, selon une enquête TNS/Sofres effectuée pour la direction du tourisme (1).
La proportion des « non-partants » est la même dans les deux sexes. Toutes les tranches d'âge sont concernées, mais les 15-24 ans et les plus de 65 ans sont les plus touchés. Le taux de départs augmente avec la taille de la commune, mais les inégalités sont aussi régionales : les vacanciers sont proportionnellement plus nombreux en Ile-de-France et moins nombreux dans les régions touristiques mais aussi et surtout en Nord-Pas-de- Calais et en Lorraine.
Autre variable influente : la catégorie professionnelle. Les ouvriers, les étudiants et lycéens, les exploitants agricoles et les « autres inactifs » (ni retraités ni étudiants) comptent le plus faible taux de partants. Sans surprise, la taille et le revenu du foyer jouent aussi sur le nombre des non-partants, qui diminue sensiblement au-delà d'un seuil de 2 700 € par mois.
Ces données recoupent les résultats d'une étude antérieure de l'INSEE (2) qui situait le taux des non-départs entre 39 % et 38 % depuis 1989. Le nombre des personnes privées de vacances n'a donc pas ou peu évolué depuis 15 ans. La sédentarité n'est un choix délibéré que dans un cas sur cinq, tandis que la moitié des personnes concernées ne quittent pas leur domicile principalement par absence de moyens.
(1) Voyageurs et non-partants en 2002 - Ministère délégué au tourisme - Disp. sur
(2) « Départs en vacances : la persistance des inégalités » - Céline Rouquette - INSEE - Economie et statistique n° 345 - 2001.