Recevoir la newsletter

Appréciations mitigées sur le plan de lutte contre la toxicomanie

Article réservé aux abonnés

« 

  Enfin un plan ! », s'exclame François Hervé, président de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT)   (1), en réaction à la présentation, le 29 juillet, du plan quinquennal de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (MILDT) (voir ce numéro). Ce dernier, il est vrai, était dans les limbes depuis plus d'un an. Enfin validé par le Premier ministre, il suscite la réserve des professionnels de l'addictologie.

Première déception : le revirement sur le projet de réforme de la loi de 1970, finalement abandonné (2) . « On peut regretter qu'il n'y ait pas eu de consensus politique pour repenser cette loi autour de la santé publique », remarque François Hervé. Quant à elle, l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA)   (3) y voit une « contradiction entre l'annonce d'une volonté de redonner sa valeur dissuasive à la loi et la décision de laisser en l'état un texte législatif qui maintient des peines de prison aujourd'hui inapplicables pour un usage simple de stupéfiants sans améliorer son articulation avec son versant sanitaire ».

Si les deux associations saluent les principales orientations du plan - dont l'amélioration de la prévention auprès des jeunes et l'intérêt porté aux familles -, elles déplorent le manque de précisions sur leur contenu et les moyens qui pourront être débloqués, en cette période de rigueur budgétaire. « Aucun statut véritable n'est prévu pour la prévention de proximité des conduites addictives qui reste une activité sans visibilité ni perspectives », regrette l'ANPAA. « Affirmer le soutien à la réduction des risques, c'est important, ajoute François Hervé, mais reste à savoir ce qui sera retenu comme pertinent dans ses modalités. » L'ANIT, qui plaide pour que la réduction des risques - officiellement financée par l'Etat depuis la nouvelle loi sur la santé publique (4)  - ne soit pas limitée au risque infectieux, reste aussi sur sa faim dans l'attente de la définition du référentiel prévu par le plan.

L'Association nationale des intervenants en toxicomanie espère également que les communautés thérapeutiques mentionnées dans le plan ne viendront pas se substituer aux dispositifs existants, comme les centres thérapeutiques résidentiels. S'il est, selon elle, opportun de les développer, « il ne faut pas qu'elles deviennent une nouvelle mode, mais qu'elles viennent en complémentarité des dispositifs résidentiels qui restent à développer », commente François Hervé. L'attente est également de mise sur le « retour » des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie créés par la loi du 2 janvier 2002, et qui n'ont jamais vu le jour.

L'ANPAA, pour sa part, se félicite du maintien dans le giron de la MILDT de l'alcool et du tabac, ainsi que des objectifs annoncés en la matière.

Notes

(1)  ANIT : 28, chemin des Moulins - 69230 Saint-Genis-Laval - Tél. 04 78 50 78 50.

(2)  Voir ASH n° 2345 du 6-02-04.

(3)  ANPAA : 20, rue Saint-Fiacre - 75002 Paris - Tél. 01 42 33 51 04.

(4)  Voir ASH n° 2343 du 23-01-04.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur