Les actes racistes et antisémites ont progressé « de manière préoccupante » durant le premier semestre 2004, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, à l'issue du cinquième comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme réuni le 9 juillet à Matignon. Leur nombre serait ainsi « supérieur à la totalité des actes commis en 2003 ». Face à ce constat, le gouvernement veut montrer sa détermination. Le Premier ministre organisera ainsi en septembre une réunion spécifique de l'ensemble des préfets et des sous-préfets sur le racisme et l'antisémitisme, « afin que les expériences recensées sur l'ensemble du territoire et les attentes des citoyens puissent nourrir les décisions du comité interministériel ». Une circulaire co-signée par les ministres de l'Intérieur, de l'Education nationale et de la Justice doit par ailleurs mettre en cohérence l'action gouvernementale dans le domaine de la prévention et des sanctions. Signalons encore qu'au cours du comité interministériel, François Fillon a proposé une initiative des ministres européens « pour une action coordonnée ». Ceux-ci pourraient se réunir au deuxième semestre 2004.
La veille, lors d'un déplacement au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), Jacques Chirac avait appelé solennellement les Français à un « sursaut » face à la montée en flèche des actes racistes et antisémites. Et demandait « à tous les responsables publics de notre pays, au gouvernement d'abord, à tous les agents de l'Etat, et notamment aux services de police, aux autorités administratives et judiciaires, mais aussi aux maires, aux présidents de conseils régionaux et généraux, de faire preuve d'une détermination sans faille pour lutter contre ces dérives intolérables ».