Le constat n'est pas nouveau : la mesure exacte des flux migratoires reste difficile en France, en raison de la multiplicité des sources (1). Et les différents chiffres mis en avant chaque année donnent souvent lieu à polémique. Une situation à laquelle Jean-Louis Borloo espère remédier grâce à l'Observatoire des statistiques de l'immigration et de l'intégration qu'il a installé le 2 juillet, comme il l'avait annoncé à l'occasion de la présentation de son plan de cohésion sociale (2). L'observatoire sera « les phares de la voiture gouvernementale, a expliqué le ministre. Nous allons arrêter de fonctionner ou d'avancer dans le brouillard et sans éclairage. » Sa mission sera ainsi de centraliser et de rendre lisible, « sans tabou », les données sur les flux migratoires. Il devra également proposer de nouvelles méthodes de travail et orienter le gouvernement sur les études à commander. Il participera, enfin, à l'élaboration du rapport annuel au Parlement prévu par la loi « Sarkozy » du 26 novembre 2003 (3) et fournira des éléments sur la situation française à la Commission européenne.
Prolongation du groupe statistique du Haut Conseil à l'intégration et regroupant les représentants des administrations concernées, cet observatoire sera dirigé par Jacqueline Costa-Lascoux, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il sera, en outre, épaulé par un conseil scientifique d'une dizaine de membres présidé par l'historienne Hélène Carrère d'Encausse.
(1) Le ministère de l'Intérieur s'appuie sur les titres de séjour tandis que l'Office des migrations internationales, qui fait passer la visite médicale obligatoire aux nouveaux migrants, tient ses propres statistiques (voir ci-contre). L'Office français de protection des réfugiés et apatrides recense, quant à lui, les demandeurs d'asile.
(2) Voir ASH n° 2366 du 2-07-04.
(3) Voir ASH n° 2338 du 19-12-03.