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Réforme du DEASS : « des ajustements seront nécessaires »

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Elisabeth Gras, ancienne conseillère technique à la direction générale de l'action sociale, a piloté la réforme du diplôme d'Etat d'assistant de service social jusqu'en octobre 2003 (1) et a, par la suite, apporté sa contribution à l'écriture des textes réglementaires. Elle précise ici certains points, notamment sur l'architecture du diplôme et les sites qualifiants.

« La réforme 2004 du diplôme d'Etat d'assistant de service social (DEASS) n'a pas eu pour ambition de modifier la profession, mais les différents partenaires qui ont contribué à ces travaux (plus de 120 professionnels, formateurs, employeurs, étudiants) pendant quatre ans se sont attachés à construire un diplôme prenant en compte les évolutions de la profession depuis la précédente réforme, en 1980.

« Il ne s'agit pas d'apporter une “nouvelle” légitimité à la profession - celle-ci existe depuis bien longtemps - mais de lui assurer une meilleure assise. Les assistants de service social, peut- être plus que d'autres professionnels du travail social, ont directement été percutés par l'arrivée massive et désordonnée de nouveaux acteurs du social. Il semblait nécessaire de réaffirmer, à travers l'architecture de la formation, les compétences socles qui constituent le cœur du métier.

« Pour construire cette architecture, l'option a été prise de partir des invariants qui fondent l'exercice de la profession, quel que soit le lieu et l'employeur, et non de se limiter à son exercice généraliste. La polyvalence a été considérée comme une des formes singulières de la mise en œuvre du service social. Il ne s'agit pas de dévaloriser ce champ d'intervention (40 % des assistants de service social travaillent dans un service d'action sociale départemental) mais de tenir compte de l'évolution de la profession, des missions, des activités liées aux nouvelles organisations.

« La réforme 2004 tient compte du principe réaffirmé de l'alternance, l'un des fondements des formations préparant aux diplômes en travail social. Les “formateurs terrain” sont l'un des maillons essentiels de l'apprentissage.

« Le stage professionnel est d'une durée totale de 12 mois. L'obligation que six mois au moins soient passés auprès d'un assistant de service social laisse la possibilité aux centres de formation de proposer ou d'imposer plus que cette durée, mais répond aussi, de façon indirecte, aux difficultés pour trouver des stages sur certains territoires, tout en favorisant l'ouverture de cette profession vers d'autres secteurs (CHRS, missions locales...). L'identité professionnelle ne se construit pas uniquement par rapport aux pairs, mais aussi dans la complémentarité avec d'autres acteurs du social.

« Si le temps d'apprentissage en stage a été réduit de deux mois (dans le souci d'une harmonisation européenne), la réforme 2004 considère la formation pratique comme contribuant, parallèlement avec le centre de formation et sous sa responsabilité, à la promotion d'une formation générique de l'assistant de service social. Le site qualifiant est une organisation apprenante de la professionnalisation mais aussi de la formation. Il nécessite la responsabilité et l'implication des institutions employeurs dans la formation des étudiants, notamment en facilitant et en favorisant l'investissement des professionnels dans l'accueil des stagiaires. Le positionnement de l'institution est en effet déterminant pour créer une véritable dynamique de réflexion mais aussi de co-construction et de co-évaluation du temps de stage.

« Ce diplôme d'Etat rénové peut apporter un nouvel élan à la profession si tous ensemble, employeurs, professionnels, formateurs mais aussi étudiants, nous nous sentons concernés et si nous y apportons notre contribution de façon constructive et efficace. Une réforme ne se fait pas en un jour. Des ajustements seront très certainement nécessaires et le comité de suivi devrait être là pour les prendre en compte et favoriser les améliorations. La mise en place dès septembre est une opportunité dont il faut se saisir. »

Notes

(1)  Elle est depuis novembre 2003 chef de service adjointe « développement social et insertion » au conseil général de la Côte-d'Or : Direction « solidarité famille »  - 53 bis, rue de la Préfecture - 21000 Dijon - Tél. 03 80 63 66 29.

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