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Figures de l'exclusion

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Que l'on s'accorde, ou pas, sur la pertinence du concept d'exclusion ne change rien à la réalité :il existe bel et bien des exclus. Des individus à l'allure normalisée ayant en commun le fait de ne plus avoir de logement, ni de travail - ou très peu, et provisoirement. Ils n'en présentent pas moins des caractéristiques diverses et leurs parcours sont souvent hétérogènes. Loin donc de cette masse indifférenciée communément désignée sous le vocable générique de SDF, c'est à la rencontre de ces « figures de l'exclusion » que nous sommes conviés. Elles constituent une illustration des différentes micro-catégories de personnes, ressortissant à l'un des trois degrés de misère que dégagent les auteurs. En premier lieu, il y a ceux qui ne sont pas vraiment des SDF, mais plutôt des errants : jeunes en fugue, célibataires expulsés de leur logement, clandestins régularisables mais n'ayant pas encore de papiers et clandestins qui ne seront jamais régularisés, les uns et les autres vagabondent. Ensuite vient « la misère noire », on croise des personnes qui sont à la rue quelquefois depuis deux ou trois ans : le chômeur provisoire qui cherche du travail, le chômeur permanent qui n'en trouve plus, et le chômeur vagabond, travailleur saisonnier ou instable. Enfin, dernier échelon, la misère absolue, les clochards sont à peine errants et pas du tout vagabonds : sans domicile fixe oui, mais quasiment sédentarisés dans un quartier, voire dans un coin de rue, sur une bouche de chaleur ou un banc de métro. Massivement masculine - mais avec une proportion de femmes qui tend à augmenter -, la population hétéroclite constituée par ces différentes strates de miséreux est également essentiellement d'origine ouvrière, même si les auteurs ont croisé un médecin, un P-DG devenu gardien de nuit et un journaliste alcoolique. Dans tous les cas de figure, il s'agit le plus fréquemment d'adultes entre 25 et 55 ans dont l'histoire est celle d'une dérive souvent liée au chômage et/ou à des problèmes familiaux. Certains, néanmoins, « tombent » dans la misère sans passer par la pauvreté. De fait, entre pauvreté et misère, il y a un gouffre, soulignent les auteurs : le pauvre a gardé un logement et peut encore bénéficier d'un certain nombre d'aides ;provisoirement ou définitivement, le miséreux perd, avec le logement, les aides qu'on ne sait plus où lui adresser et les vêtements « normés ».

Figures de l'exclusion. Parcours de sans domicile fixe - Jacques Guillou, Louis Moreau de Bellaing - Ed. L'Harmattan -22,20  .

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