RMI : 5,5 % d'allocataires de plus en un trimestre et 9,6 % en un an

A la fin mars 2004, les caisses d'allocations familiales ont versé un revenu minimum d'insertion (RMI) à 1,19 million d'allocataires   (1). Un total brut en augmentation de 6,1 % sur un trimestre et de 8,9 % sur un an. Pour la seule métropole, la variation du nombre d'allocataires atteint 5,5 % au premier trimestre et 9,6 % en un an, cette fois en données corrigées des variations saisonnières. Le montant des allocations versées pour le premier trimestre atteint 1,3 milliard d'euros, soit 12,1 %de plus qu'au premier trimestre 2003. Quant au nombre d'ouvertures de droit, il fait un bond de 60 % en un an. Autant de chiffres inquiétants livrés par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (2), qui avance deux explications à cette aggravation (3).

La première tient à la situation du marché du travail qui, avec un léger retard, se répercute toujours sur le nombre de titulaires du RMI. Au premier trimestre, l'effectif des demandeurs d'emploi indemnisés a augmenté de 3,4 % en glissement annuel, celui des demandeurs non indemnisés de 9,4 %. La seconde est liée aux réformes de l'assurance chômage et de l'allocation de solidarité spécifique entrées en vigueur au 1^er janvier, qui ont raccourci les durées d'indemnisation et fait basculer beaucoup de chômeurs dans le RMI.

Les allocataires du revenu minimum sont toujours très inégalement répartis sur le territoire et concentrés dans le nord de la France, sur le pourtour méditerranéen, dans les agglomérations parisienne et lyonnaise et dans les départements d'outre-mer. Les six départements qui comptent le plus d'allocataires, en nombre absolu, sont la Réunion, les Bouches- du-Rhône, le Nord, Paris, la Seine-Saint-Denis et le Pas-de- Calais. Parmi eux, les cinq collectivités métropolitaines regroupent 16 % de la population mais plus du quart des allocataires.