Même si « au cours de l'été 2003 [...] aucun décès ni même aucune hospitalisation liés à la canicule n'a été recensé dans la population détenue ou les fonctionnaires pénitentiaires pendant [le] phénomène caniculaire », le ministre de la Justice, Dominique Perben, a présenté, lors de la visite d'une maison d'arrêt le 17 juin 2004, son plan de vigilance en la matière. Construit autour de deux volets - les mesures à prendre avant l'été et celles durant de fortes chaleurs -, il s'inscrit plus généralement dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre la canicule présenté il y a plusieurs semaines (1).
En application de ce dispositif adressé à l'ensemble des chefs d'établissements pénitentiaires, il est recommandé dans l'immédiat de sensibiliser les personnes détenues aux risques encourus lors d'une canicule, de repérer ces troubles et de les informer sur les moyens de les prévenir. A cette fin, une plaquette en plusieurs langues devrait être remise à chacune d'entre elles. En outre, les chefs d'établissements pénitentiaires sont invités à faciliter l'accès au service médical et à accroître la vigilance pour les détenus les plus vulnérables (personnes âgées ou malades, femmes enceintes ou avec enfant en bas âge, mineurs). Enfin, des recommandations plus pratiques sont élaborées : prévoir des modalités de distribution des boissons fraîches notamment pour les condamnés en activité à l'extérieur de leur cellule, vérifier la fonctionnalité du réseau d'adduction d'eau potable, du fonctionnement des douches et veiller aux conditions de stockage des aliments.
Un second volet du plan a trait aux mesures à prendre en cas de vague de chaleur. Elles visent notamment à faciliter l'accès aux douches, l'adaptation des menus, l'arrosage des murs. Il s'agit également d'aménager les horaires pour que les activités extérieures se déroulent en dehors des heures les plus chaudes ou de prolonger la durée des promenades si elles apportent un rafraîchissement.
Il est aussi prévu de proposer le plus largement possible l'achat de ventilateurs, de crèmes solaires et de chapeaux. « Les personnes indigentes se verront remettre gratuitement une bouteille d'eau et un “bob” », indique pour finir le ministère de la Justice.
(1) Voir ASH n° 2358 du 7-05-04.