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Les inégalités repartent à la hausse, selon le BIP 40

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Avec une augmentation de 4,1 % en 2002, la courbe du BIP 40 remonte fortement. Et c'est une mauvaise nouvelle. Car cet indicateur, « clin d'œil - inamical -au CAC 40 », se veut le reflet des inégalités et de la pauvreté. Il prend en compte des données aussi variées que la remontée du chômage, l'explosion du nombre de détenus dans les prisons, l'accroissement de l'écart d'espérance de vie entre cadres et ouvriers, l'augmentation du nombre d'expulsions locatives ou encore la baisse du taux des demandeurs d'asile acceptés. En tout 60 séries statistiques officielles, qui recouvrent les champs du travail, du revenu, de la justice, du logement, de l'éducation et de la santé. Dans l'indice final de « fracture sociale », les deux premiers champs sont pris en compte pour 25 % chacun et les quatre autres pour 12,5 %. Ces pondérations étant discutables, chacun peut recalculer son indice en les modifiant (1). Mais le résultat varie peu.

Inspiré de l'indicateur de développement humain initié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le BIP 40 est dressé pour la deuxième fois (2) par le Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI)   (3). C'est un « baromètre pour faire pression », qui tend aussi à souligner les lacunes du système statistique officiel et « les questions que la société préfère ne pas se poser ». Les données livrées par l'INSEE portent « essentiellement sur les inégalités et la pauvreté monétaire », remarque le chercheur Pierre Concialdi et elles sont issues de sources fiscales qui ignorent une large part des revenus du patrimoine. Elles concluent à une régression de la pauvreté sur le moyen terme (4). A l'inverse, le BIP 40 fait ressortir, pour les années 1983-2002, une aggravation des inégalités dans cinq des domaines étudiés sur six, seul l'indicateur d'éducation s'est légèrement amélioré.

Pourtant, « la dégradation du tissu social n'est ni continue, ni inéluctable », constatent les chercheurs. Rapide dans les années 80, elle s'est interrompue au début des années 90. Elle a repris de 1993 à 1999, puis a reculé en 2000 et surtout en 2001, avant de repartir à la hausse en 2002. Le RAI promet pour l'automne une première estimation du BIP 40 pour 2003. Mais les données déjà disponibles « montrent qu'il ne faut guère s'attendre à une amélioration ».

Notes

(1)  Sur le site www.bip40.org.

(2)  Voir ASH n° 2259 du 19-04-02.

(3)  Le RAI regroupe des chercheurs et des militants associatifs et syndicaux, notamment de membres du DAL, d'AC !, du GISTI, du Syndicat national unifié des impôts, de la CGT Finances, de la CGT de l'INSEE...

(4)  Voir ASH n° 2349 du 5-03-04.

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