« L'éducation à la santé en milieu scolaire n'est pas, dans les faits, une priorité des responsables. [Elle] souffre de la priorité dictée aux médecins scolaires en matière de dépistage et du faible intérêt porté par une majorité d'enseignants à cette dimension de leur mission éducative », relève l'inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) dans un rapport sur l'évaluation du dispositif d'éducation à la santé à l'école et au collège (1).
En plus de stigmatiser le pilotage inefficace de la politique d'éducation à la santé, le document se montre très critique sur le bilan des actions menées dans ce champ, relevant qu'elles sont « extrêmement disparates, très fréquemment ponctuelles mais aussi de facto absentes ». Le rapport revient, en outre, sur la difficulté à mobiliser la communauté éducative - à l'exception des personnels médicaux et sociaux - sur les enjeux de la santé.
Forte de ce constat accablant, l'IGEN conclut que l'éducation à la santé en milieu scolaire « doit être impulsée de façon énergique dans le cadre d'une politique nationale fixant des objectifs cohérents, lisibles et facilement déclinables pour chacun des niveaux de responsabilité ». Et suggère d'intégrer l'éducation à la santé dans la formation initiale et continue des personnels de l'Education nationale, en incluant notamment un module santé obligatoire - et non plus facultatif comme c'est actuellement le cas - à la formation commune dispensée à l'institut universitaire de formation des maîtres. Mais le rapport va plus loin et préconise un travail en équipe interdisciplinaire, considérant que l'éducation à la santé ne doit pas relever exclusivement de l'enseignement d'une discipline. L'inspection générale recommande ainsi d'officialiser un temps collectif de travail collégial, réunissant les différentes catégories de personnels - enseignants, personnels de direction, d'éducation et médico-sociaux -, afin d'articuler au mieux les activités d'enseignement, de vie scolaire ainsi que les apports d'intervenants extérieurs. Reste alors, selon l'inspection générale de l'éducation nationale, deux pistes à explorer :la mise en place d' « un cadre horaire minimum pour chaque élève » au collège et au lycée garantissant la faisabilité de la mise en œuvre d'actions d'éducation à la santé, et la définition d'actions prioritaires choisies, en cohérence avec les priorités nationales de santé publique, qui puissent constituer une programmation pour chaque classe de l'école au lycée.
(1) Evaluation du dispositif d'éducation à la santé à l'école et au collège - IGEN - Janvier 2004 - Disponible sur