L'Usgeres et l'Unifed s'associent pour négocier sur la formation professionnelle

Malgré leurs différends, l'Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social (Unifed)   (1) et l'Union de syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale  (Usgeres) (2) ont décidé de constituer une délégation patronale commune afin d'ouvrir une négociation interprofessionnelle pour adapter certaines dispositions de la loi Fillon sur la formation professionnelle (3) aux spécificités de l'économie sociale. La première séance paritaire est fixée au 28 mai.

Cet intérêt bien compris de travailler ensemble sur le fond des dossiers afin de présenter aux syndicats de salariés des propositions communes ne signifie nullement que leurs désaccords politiques sur la représentation patronale au sein de l'économie sociale soient levés. La création d'un organisme paritaire collecteur agréé unique pour la branche associative, sanitaire, sociale et médico-sociale par l'Unifed - en bonne voie selon elle (4)  - est toujours contestée par l'Usgeres, qui milite pour la création d'un seul OPCA pour l'économie sociale.

Il y a au contraire une cohérence dans les démarches, défend Didier Tronche, directeur général du Syndicat national au service des associations du secteur social et médico-social (Snasea), car cet accord reconnaît la spécificité de chacun. De fait, les deux unions ont veillé à ce que la délégation patronale, simple « espace de négociation interprofessionnelle », respecte le principe de subsidiarité à l'égard des branches. Les discussions avec les syndicats ne porteront ainsi que sur « les sujets transversaux », de façon à offrir « une valeur ajoutée pour les employeurs et les salariés de l'économie sociale ». « C'est en tout cas la première fois que les acteurs de l'économie sociale s'associent pour négocier des accords interprofessionnels », se félicite Anne Lacord-Potet, déléguée générale de l'Usgeres.