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Logement social : quels moyens pour l'ambition affichée ?

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Evidemment, rien n'est gagné avant l'arbitrage budgétaire sur le plan national de cohésion sociale. Mais la Fondation Abbé-Pierre (1) est sortie plutôt rassurée, le 29 avril, de son entrevue avec Nelly Olin, ministre déléguée à la lutte contre la précarité et l'exclusion, et Marc-Philippe Daubresse, secrétaire d'Etat au logement.

Volonté affichée par les ministres :définir une programmation pluriannuelle de 100 000 à 120 000 logements sociaux par an, contre 80 000 prévus dans la loi de finances 2004. «  Ce qui est positif, à condition qu'il n'y ait pas dans ce volume une grande part de prêts locatifs sociaux qui vont à des logements intermédiaires », nuance Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation. Des établissements publics régionaux seraient créés pour dégager une offre foncière suffisante, ce qui avait d'ailleurs été proposé par le Conseil économique et social en janvier (2).

Les deux ministres ont également annoncé leur intention de transformer une partie des places d'hébergement d'urgence en hébergements durables pour les demandeurs d'asile - conformément au vœu des associations - et de favoriser les sorties de centres d'hébergement et de réinsertion sociale vers le logement HLM. Le programme de création de « maisons-relais » devrait par ailleurs être relancé. «  Ce que nous préconisions également, mais il faudra que l'Etat augmente sa participation financière [aujourd'hui plafonnée à 8 € par jour et par personne] », ajoute Patrick Doutreligne. Autre précision importante concernant les restrictions d'octroi de l'aide aux organismes logeant à titre temporaire des personnes défavorisées (ALT)  : la Fondation Abbé-Pierre a reçu l'assurance que ce « gel de précaution » annoncé en début d'année (3) n'était pas opposable aux associations dans le besoin.

Outre la question des crédits qui seront affectés à ces mesures, reste une interrogation sur le calendrier des décisions ministérielles. La conférence nationale de lutte contre l'exclusion et pour l'insertion, qui comporte désormais un volet logement, doit se tenir fin juin, c'est-à-dire après l'élaboration, à la mi-juin, du plan national de cohésion sociale. Néanmoins, les propositions résultant des derniers travaux de la conférence pourraient toujours être intégrées au plan, a-t-on expliqué aux associations (4). D'aucuns n'hésitent pas à expliquer cette curieuse chronologie par la date des élections européennes, le 13 juin...

Par ailleurs, dans un communiqué commun avec la Fédération des offices d'HLM, la fondation réaffirme la nécessité de concentrer les efforts en priorité sur le logement des personnes et des familles à ressources modestes « qui représentent environ 65 % de la population ». Toutes deux demandent également que la journée des assises nationales du logement, prévue à Paris dans la première quinzaine du mois de juillet par le secrétaire d'Etat au logement (5), n'escamote pas le grand débat national sur le logement qu'avait promis, en début d'année, le Premier ministre.

Notes

(1)  Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés : 3/5, rue de Romainville - 75019 Paris - Tél. 01 55 56 37 00.

(2)  Voir ASH n° 2342 du 16-01-04.

(3)  Voir ASH n° 2340 du 2-01-04.

(4)  Voir aussi l'interview de Nelly Olin.

(5)  Voir ASH n° 2358 du 7-05-04.

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