Ne pas réitérer la catastrophe sanitaire de l'été 2003 liée à la canicule. Telle est l'ambition du « plan canicule », présenté, le 5 mai, par le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, et le ministre délégué aux personnes âgées, Hubert Falco. Un plan, axé autour de quatre niveaux d'alerte progressifs, qui prend appui, pour une part, sur les dispositions qui doivent être votées dans le cadre du projet de loi de solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et handicapées (1).
Ainsi, chaque année, du 1er juin au 1er octobre, le premier niveau de « vigilance » sera activé. Il repose, en grande partie, sur la collaboration entre l'Institut national de veille sanitaire et Météo France. Dans ce cadre, un comité interministériel canicule et des comités départementaux seront réunis en début et en fin de saison pour faire un bilan des mesures mises en œuvre et de leurs effets. Parallèlement, tous les services concernés au niveau national, départemental et communal devront vérifier que les dispositifs d'alerte sont opérationnels. De même, les coordonnées des personnes vulnérables devront également être vérifiées et des messages de recommandations sanitaires seront diffusés. Informé des données climatiques, le ministre de la Santé pourra décider de basculer en niveau 2 dit d' « alerte » et en avisera alors les préfets qui piloteront des cellules de crise. Conséquence de cette étape, le niveau d'intervention, niveau 3 de ce dispositif, pourra, le cas échéant, être déclenché, là encore par le ministre de la Santé. Il entraîne l'entrée en action d'un comité interministériel de gestion des crises. Dans ce cadre, les préfets devront actionner le plan bleu (mobilisation des maisons de retraite), le plan blanc (hôpitaux et services d'urgence), le plan rouge (sécurité civile et pompiers). Parallèlement, ils activeront le plan vermeil à destination des personnes âgées isolées et mobiliseront les associations de bénévoles. Dernier degré de ce dispositif, la « réquisition », décidée par le Premier ministre à la demande des ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Santé, pourra conduire à réquisitionner les moyens de transport, les médias et l'armée.
Ce dispositif inclut aussi des mesures d'accompagnement. Ainsi, pour repérer les personnes à risques et disposer des moyens pour les contacter, les préfets devront fusionner les listes existantes des personnes vulnérables. En outre, Philippe Douste-Blazy propose aux mairies de passer une convention afin de recenser les personnes souhaitant s'inscrire sur ces listes. Au-delà, pour les personnes âgées résidant dans une maison de retraite ou dans un établissement de santé, le gouvernement a décidé de financer à hauteur de 40 %l'achat d'appareils rafraîchissants, dans la limite de 15 000 € par tranche de 80 places par établissement, afin de créer une pièce dans laquelle la température n'excédera pas 25° C quelle que soit la chaleur extérieure (voir ce numéro). Cette aide est destinée aux établissements habilités à l'aide sociale ainsi qu'aux logements-foyers et concerne tous les établissements qui se sont équipés ou s'équiperont entre le 1er septembre 2003 et le 31 juillet 2004. Une mission sera chargée de suivre ce dispositif.
Enfin, un dépliant destiné notamment aux personnes âgées, aux personnes souffrant de maladies chroniques ou de handicapset aux parents de nourrissons devrait être diffusé, à trois millions d'exemplaires, en juin prochain.
(1) Voir ASH n° 2342 du 16-01-04.