Dans la branche de l'aide à domicile (BAD), comme dans les autres secteurs sociaux, la tactique à adopter face au cadrage rigoureux des salaires annoncé par la direction générale de l'action sociale pour 2004 (1) ne fait pas l'unanimité. Pour les signataires de l'avenant salarial adopté le 28 avril (voir ce numéro), ce texte est « une clause de sauvegarde, qui vise à obtenir au moins les 0,5 % d'augmentation accordés par ailleurs au secteur social et médico-social », explique Josette Ragot, de la fédération de l'action sociale Force ouvrière. Un minimum assorti d'une « clause de revoyure », au second semestre, qui devrait permettre de réétudier la question en fonction de l'évolution du SMIC au 1er juillet, insiste- t-elle. « Il s'agit d'une augmentation modeste, mais qui a une petite chance d'être agréée. Les pouvoirs publics ne peuvent à la fois appeler les professionnels à la mobilisation suite à la canicule et bloquer complètement les salaires », commente Emmanuel Verny, directeur général de l'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad). « A ce rythme, les premiers coefficients de la grille vont se retrouver de nouveau sous le SMIC, en contradiction avec ce que nous avons voulu faire avec l'accord sur les emplois et les rémunérations du 29 mars 2002 » (2), proteste Maryvonne Nicolle, de la CFDT Santé-sociaux qui, comme la fédération CGT, n'a pas signé l'avenant.
La réunion paritaire du 28 avril a marqué également le point de départ des négociations sur la formation professionnelle dans la branche. Pour lancer le débat, l'Unassad, l'Union nationale des associations ADMR (Association du service à domicile) et l'Adessa ont soumis un texte aux partenaires sociaux. Il ne rassemble pas, en l'état, l'accord des autres organisations d'employeurs. En souhaitant une « politique de formation ambitieuse », qui ne se concentre pas seulement sur la validation des acquis de l'expérience et sur l'accès à la qualification, la Fédération nationale d'aide et d'intervention à domicile (FNAID) a fait entendre sa différence. Elle défend le droit à la formation des personnels de soins et de l'aide aux familles (notamment des techniciens de l'intervention sociale et familiale) « et de tous les salariés, même s'ils sont diplômés ». La Fédération nationale des associations de l'aide familiale populaire-CSF est sur la même ligne. « Nos besoins de professionnalisation sont tels, estime le directeur général de la FNAID, Michel Gaté, qu'on ne peut se contenter de calquer le texte de l'accord interprofessionnel et de la loi. Il faut faire un peu plus. Notre niveau de cotisation (2,1 %) le permet. C'est un chapitre sur lequel nous ne pouvons pas réaliser d'économies. » Les employeurs espèrent conclure les discussions sur ce point en juillet.
(1) Voir ASH n° 2356 du 23-04-04.
(2) Voir ASH n° 2296 du 31-01-03.