Si elles se réjouissent de la décision du ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale de rétablir les « recalculés » dans leurs droits (voir ce numéro), les associations de chômeurs restent vigilantes. « La suspension toujours partielle de la réforme de l'allocation de solidarité spécifique nous enseigne la prudence », souligne le collectif AC ! (1), selon lequel « une attention particulière sera portée aux différents organismes payeurs qui devront gérer - entre eux - les régularisations de paiement, sans dysfonctionnement ». Le MNCP (2) ajoute que « la décision de Jean-Louis Borloo ne règle pas le problème des préjudices subis par les chômeurs concernés par le recalcul depuis le 1 er janvier : endettement, frais de découvert, carences de ressources... ». Le tribunal de Marseille avait à ce titre, dans sa décision du 15 avril, accordé des dommages et intérêts aux « recalculés ».
Pour les organisations de défense des chômeurs, les mesures annoncées par Jean-Louis Borloo restent des solutions provisoires. Elles réclament toujours l'annulation de la convention Unedic de 2002. Cette dernière s'appliquant aux nouveaux entrants dans le système d'indemnisation, « la requête des organisations de chômeurs auprès du Conseil d'Etat pour l'annulation de l'agrément de convention par le ministère de l'Emploi [qui devait être examinée le 7 mai] reste elle aussi valable », souligne le MNCP.
Les promesses du ministre d'engager un dialogue « approfondi » avec les partenaires sociaux sur le système d'indemnisation n'ont pas non plus convaincu les mouvements des chômeurs. Rappelant leurs revendications en la matière (3), ils estiment que le gouvernement doit à présent ouvrir des négociations « avec toutes les parties concernées », pour aboutir à un meilleur système d'indemnisation, notamment grâce à une hausse des cotisations et à un élargissement de leur assiette au profit des entreprises (3). « Nous demandons la convocation, de toute urgence, d'une table ronde entre l'Etat, les syndicats, le patronat s'il le souhaite, et les associations de chômeurs », insiste l'APEIS (4).
(1) AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57.
(2) MNCP : 17, rue de Lancry - 75010 Paris - Tél. 01 40 03 90 66.
(3) Voir ASH n° 2357 du 30-04-04.
(4) APEIS : 8, rue de Verdun - 94800 Villejuif - Tél. 01 46 82 52 25.