« Dignité de l'usager, intérêt général, bonne gestion des fonds publics et défense d'un droit de valeur constitutionnelle. » Arguant de ces principes de bon sens, Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile (1), a, le 29 avril, défendu devant Nelly Olin, ministre déléguée à la lutte contre la précarité et l'exclusion, une série de propositions pour l'accueil des demandeurs d'asile et l'insertion des réfugiés statutaires.
Parmi elles : la transformation de places d'urgence en 8 000 places supplémentaires en centre d'accueil pour demandeurs d'asile en 2004. « La ministre, qui nous a affirmé que ses crédits ne seraient pas gelés, a favorablement accueilli cette proposition », rapporte Pierre Henry. L'association a également plaidé pour l'adaptation des capacités aux besoins dans les régions et pour la création d'un second centre sur le modèle du centre d'accueil et d'orientation pour mineurs isolés demandeurs d'asile (Caomida), qu'elle gère dans le Val-de-Marne (2).
Autre demande prioritaire : le renforcement du dispositif d'aide aux organismes logeant à titre temporaire des personnes défavorisées (ALT), outil d'insertion par le logement, notamment pour les réfugiés, qui a été « recadré » par circulaire en début d'année (3). France terre d'asile souhaite par ailleurs que la mise en œuvre du contrat d'accueil et d'intégration ne conduise pas à un empilement inutile de dispositifs pour les usagers. « Les réfugiés statutaires qui sont éligibles au contrat d'accueil et d'intégration- soit environ la moitié des 10 000 reconnus en 2003 - le sont également au revenu minimum d'insertion, explique Pierre Henry. Si le contrat était, pour les bénéficiaires du RMI, allégé du suivi social et professionnel auquel ils ont déjà accès, l'Etat pourrait réaliser une économie de 12 millions d'euros en année pleine. » Voilà un argument qui, en ces temps de rigueur budgétaire, ne devrait pas laisser le gouvernement insensible.
(1) France terre d'asile : 25, rue Ganneron - 75018 Paris - Tél. 01 53 04 39 99.
(2) Voir ASH n° 2172 du 23-06-00.
(3) Voir ASH n° 2340 du 2-01-04. Sur la revalorisation de l'ALT pour 2004, voir ce numéro.