12 % des adultes en difficulté face à l'écrit

Parmi les personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine, 12 % sont en difficulté face à l'écrit. Les femmes (10 %) le sont moins souvent que les hommes (14 %), les jeunes (4 % des 18-24 ans) nettement moins que leurs aînés (19 % des 55-65 ans). Autant de données qui, sans bouleverser ce que l'on sait déjà (à l'école aussi, les filles ont moins de problème avec la lecture que les garçons), ont le mérite de mesurer l'ampleur du phénomène chez les adultes. Les études régulièrement actualisées en ce domaine portent en effet sur les enfants d'âge scolaire et sur les jeunes (1). Cette fois, l'INSEE a soumis plus de 2 000 adultes à des exercices permettant de mesurer leur aisance dans la lecture de mots, l'écriture et la compréhension de textes simples (2).

Si le sexe et l'âge ont une incidence sur les résultats, la variable la plus importante semble être, sans surprise, la langue d'apprentissage de la lecture. Les personnes nées en France et parlant français avec leurs parents ne sont que 7 % à éprouver des difficultés à l'écrit. Le taux monte à 11 % pour les personnes nées en France mais ayant utilisé une autre langue que le français dans leur enfance. Il grimpe à 31 % parmi les adultes nés hors de France, avec une autre langue maternelle que le français mais ayant appris à lire en français et à 64 % parmi ceux qui ont appris à lire dans une autre langue.

32 % des personnes ayant des difficultés à l'écrit éprouvent également des problèmes de compréhension à l'oral et près de la moitié sont en échec pour la résolution d'exercices mathématiques simples. Inversement, un quart des personnes en difficulté à l'écrit n'ont pas de problème à l'oral. Il existe toute une gradation dans les lacunes constatées et une grande diversité de profils parmi les personnes concernées, remarque l'étude. D'où « la difficulté à définir un seuil de compétences pour identifier les personnes en situation d'illettrisme ».