Comme l'an dernier (1), les ministres vont devoir faire des économies. C'est en tout cas le sens de la lettre - dévoilée par Le Monde daté du 21 avril - que le nouveau ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, et son secrétaire d'Etat au budget, Dominique Bussereau, ont envoyé le 20 avril à l'ensemble de leurs collègues. Confirmant la ligne tenue par leurs prédécesseurs en 2003 - à savoir « ne pas dépenser un euro de plus » que les crédits votés en loi de finances initiale -, les nouveaux pensionnaires de Bercy y annoncent ainsi la mise en place d'une « réserve de précaution » , destinée à « faire face aux dépenses supplémentaires d'ores et déjà engagées » et à « financer les besoins nouveaux que justifieraient les aléas éventuels ». Ce seraient en tout 4 milliards de crédits qui seraient mis en réserve - c'est-à-dire gelés - et ne pourraient donc pas être dépensés. « 3 autres milliards d'euros » , consistant en des reports de crédits non dépensés en 2003, seraient en outre provisoirement rendus indisponibles - sans pour autant être gelés - et pourraient « être lâchés dans l'année en fonction des besoins et de l'évolution de la situation », a par ailleurs indiqué Bercy à l'AFP.
Seuls « sanctuaires » explicitement désignés dans la lettre envoyée aux ministres : « les dépenses préparant l'avenir » - notamment la recherche - et « les dépenses obligatoires ou les crédits affectés au financement de secteurs plus particulièrement prioritaires comme la lutte contre le cancer, le renforcement de la sécurité routière, les actions en faveur du handicap et l'aide publique au développement ».
Chaque ministère a reçu en annexe à la lettre le détail de sa contribution à l'effort de maîtrise des dépenses. A charge maintenant pour chacun de communiquer à Bercy les postes sur lesquels se porteront ces nouveaux gels de crédits.
(1) Voir ASH n° 2297 du 7-02-03.