Le taux de chômage a frôlé les 10 % fin 2003, selon l'INSEE

Dans une récente étude (1), l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) révise à la hausse son estimation du taux de chômage des derniers mois. Celui-ci s'élevait - au sens du Bureau international du travail (BIT)  - à 9,9 % de la population active de septembre 2003 à janvier 2004, puis à 9,8 % fin février 2004, soit 0,2 point de plus que l'évaluation réalisée fin mars (2). Ces chiffres viennent confirmer une dégradation en 2003 de l'ensemble du marché du travail, dégradation que pointe l'INSEE dans son étude annuelle sur l'emploi (3). L'an passé, 2 640 000 personnes ont ainsi été au chômage en moyenne (+ 230 000), soit 9,7 % de la population active.

« Cette hausse n'a épargné aucune catégorie de la population : les jeunes comme les plus âgés, les hommes comme les femmes, les diplômés comme les non-diplômés ont tous vu leur risque d'être au chômage augmenter », souligne l'institut. Entre fin 2002 et fin 2003, même si le taux de chômage a augmenté plus vite pour les hommes que pour les femmes, ces dernières restent davantage concernées par le risque du chômage : 10,9 % des femmes actives ont été au chômage en moyenne en 2003, contre 8,7 % des hommes actifs. L'INSEE confirme encore que le chômage de longue durée demeure le lot des salariés les plus âgés : près de 60 % des chômeurs ayant au moins 50 ans recherchent un emploi depuis plus de un an et presque 40 % depuis plus de deux ans.

Enfin, pour la première fois depuis 1993, l'emploi a diminué en France (67 000 emplois de moins en 2003 qu'en 2002), relève l'institut. Mais, alors que cette diminution a été sensible dans le secteur public (plus de 100 000 emplois ont disparu en un an), le secteur privé a été épargné : « le nombre d'emplois sous contrat à durée déterminée, contrat aidé, d'apprentissage ou d'intérim a chuté (- 73 000), tandis que celui des postes sous contrat à durée indéterminée augmentait sensiblement (+ 84 000)  ».