Appel à une « réforme alternative » du système de santé

La lutte contre les inégalités d'accès aux soins devrait être la priorité d'une véritable réforme de l'assurance maladie. Elle passe par le relèvement des taux de remboursement de la couverture de base et, à terme, par une prise en charge complète des soins. Tel est le point de départ d'un appel « pour une réforme alternative du système de santé » lancé, le 20 avril, par ses 1 200 premiers signataires, individus ou membres d'associations, de syndicats et de partis de gauche ou d'extrême gauche (1).

Devant la « contre-réforme libérale » redoutée du gouvernement et de sa majorité parlementaire, les risques d'institutionnalisation d'un système de santé à deux vitesses et de privatisation de « larges pans » de l'assurance maladie, ils appellent à des « propositions audacieuses ». Et en formulent déjà quelques- unes. Parmi elles : le relèvement immédiat des cotisations patronales sur les salaires, et leur modulation, en baisse pour les entreprises qui augmentent la masse salariale, en hausse pour celles qui licencient. Côté recettes, l'appel suggère notamment la mise à contribution des revenus financiers des entreprises et des institutions financières « au même niveau que les salaires ».

La réforme de l'offre de soins passe par le développement de la médecine en réseau (notamment des réseaux ville- hôpital) et par un plan d'urgence pour l'hôpital. Les signataires posent aussi « la question d'une forme de contrôle public et social » de l'industrie pharmaceutique. Le rétablissement de l'élection des conseils d'administration des caisses de sécurité sociale par les assurés sociaux figure aussi au nombre des revendications, ainsi que la reconnaissance du rôle des associations de malades « et des malades eux-mêmes ».

Des états généraux de la santé et de l'assurance maladie sont aussi organisés le 24 avril, à l'initiative d'ATTAC (2).