Parmi les titulaires de minima sociaux, seulement 54 %disposent d'un chéquier et 40 % d'une carte bancaire, 6 % ont un livret sans compte de dépôt. Autant de réalités qui reflètent à la fois une politique de sélection des banques, une inadéquation des services proposés aux besoins des populations à faibles revenus et des phénomènes d'auto-exclusion, analyse Georges Gloukoviezoff, dans une étude originale sur l'exclusion bancaire commandée par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (1). Les conséquences du phénomène sont financières (avec une augmentation des risques de sur- endettement) mais aussi pratiques et psychologiques. Le « marquage » qu'entraîne l'absence de chéquier « empêche une vie sociale normale » et rend notamment difficile l'accès au logement.
Mal armés sur ce point et souvent sollicités trop tard, les travailleurs sociaux sont rarement en mesure d'enrayer un processus d'exclusion bancaire, note aussi le chercheur qui propose des pistes d'amélioration. L'une d'elles vise à mettre en place des structures de médiation de proximité proposant un véritable accompagnement, initiatives où les travailleurs sociaux auraient leur rôle à jouer.
(1) L'exclusion bancaire et financière des particuliers - Disponible sur