Le Collectif des associations de harkis varois (1) a remis, le 11 avril, au chef de l'Etat, à l'occasion de sa présence au Fort de Brégançon, un courrier lui demandant le retrait du projet de loi en faveur des Français rapatriés (2). « Il n'est pas à la hauteur des ambitions, des discours et des promesses faites aux familles et plus particulièrement à leurs enfants », écrit Salah Baadache.
Le président du collectif reproche au texte de ne pas aborder « la principale revendication de la communauté, à savoir la reconnaissance de responsabilité de l'Etat français dans les massacres de harkis ». En outre, il estime qu'il revient sur le droit acquis de l'allocation de reconnaissance pour les harkis, menacée de disparition avec la possibilité donnée aux familles d'opter pour une sortie en capital. « Cette réparation dans la durée était pourtant, aux yeux de la communauté et des veuves de harkis, la garantie d'avoir un revenu décent jusqu'à la fin de leur vie », ajoute le président, dénonçant un « tour de passe- passe budgétaire ». Enfin, le projet de loi fait l'impasse sur les enfants de harkis : « leur naissance ou leur transit dans des camps ne semblent pas mériter réparation ».
Ce projet de loi est « à nouveau un rendez-vous de tristesse et de charité », juge le collectif qui demande carrément la démission d'Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants et la dissolution de la mission interministérielle aux rapatriés.
(1) Collectif 83 des associations de harkis : 1, traverse des Capucins - 83100 Toulon cedex - Tél. 04 94 03 55 63.
(2) Voir ASH n° 2350 du 12-03-04.