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Le mal-vivre des allocataires de minima sociaux

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Comment vit-on avec un minimum social ? Pour le savoir, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale a réalisé, au premier trimestre 2003, une enquête auprès de 5 000 personnes qui étaient bénéficiaires du revenu minimum d'insertion  (RMI), de l'allocation de solidarité spécifique  (ASS), de l'allocation de parent isolé  (API) ou de l'allocation aux adultes handicapés  (AAH) en décembre 2001 (1).

Près des trois quarts d'entre eux sont toujours allocataires du minimum social qu'ils percevaient à l'époque. Ceux qui ont quitté le dispositif ont repris un emploi, basculé sur une autre prestation ou simplement changé de situation familiale. Qu'ils soient ou non sortis du système d'allocation, quelles sont leurs conditions de vie ? Les personnes sont le plus souvent locataires dans le parc de l'habitat social. Marginal pour les autres allocataires, l'hébergement collectif, avec ou sans participation financière, concerne près d'un adulte handicapé sur dix. S'ils disposent généralement de l'équipement sanitaire de base, les titulaires de minima sociaux se plaignent de l'exiguïté de leur logement (30 % pour le RMI, 20 % pour l'ASS, 36,4 % pour l'API, 16 % pour l'AAH), de sa vétusté, de l'éloignement des équipements ou transports collectifs ou des nuisances extérieures (bruit, pollution). Les plus insatisfaits sont les allocataires de l'API (26 %) et du RMI (22,2 %).

Quant à l'état de santé, à âge et sexe comparable, il est beaucoup moins bon que celui de la population en général. 70 % des hommes au RMI déclarent souffrir d'au moins une affection et la moitié d'entre eux cumulent plusieurs problèmes. Ils sont un peu plus nombreux que les autres catégories d'allocataires, en dehors des titulaires de l'allocation aux adultes handicapés. Difficultés les plus souvent évoquées : les problèmes de dos, de dépression, d'apprentissage, de troubles de la mémoire... Un mauvais état de santé qui handicape la vie quotidienne puisqu'un tiers des allocataires de l'allocation de solidarité spécifique et près de 40 % des titulaires du RMI « déclarent souffrir de problèmes les limitant dans leur capacité de travail ». Ils sont 86 % pour l'AAH et 14 % pour l'API. Par ailleurs, plus d'un tiers des allocataires de minima sociaux disent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières (contre 15 % de la population en général).

Enfin, la précarité retentit sur la vie sociale et l'estime de soi. Même s'ils maintiennent des contacts réguliers avec leurs proches, bon nombre des allocataires de minima sociaux ressentent, malgré tout, un sentiment d'isolement et de mise à l'écart : près d'un allocataire du RMI sur quatre est dans ce cas contre un sur sept environ pour les trois autres prestations. A cela s'ajoute le sentiment de stigmatisation lié à une prestation jugée dévalorisante qu'expriment surtout les bénéficiaires du RMI (40 %) et de l'ASS (37 %). Un titulaire du RMI sur quatre n'a pas fait part de sa situation à sa famille.

Notes

(1)   « Insertion sociale et conditions de vie des bénéficiaires des minima sociaux » - Etudes et résultats n° 300 - Mars 2004 - www.sante.gouv.fr/htm/publication.

LE SOCIAL EN ACTION

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