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Solitude et isolement des personnes âgées

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La polémique qui a fait suite à l'hécatombe de l'été 2003 pose le débat en termes de santé publique, comme si cette catastrophe humaine résultait des seules défaillances des systèmes de santé, de prévention et d'alerte, estime Philippe Pitaud, professeur à l'université de Provence et directeur de l'Institut de gérontologie sociale de Marseille. Lui-même considère que cette approche est erronée, car le problème relève, d'abord, d'une approche sociale, voire sociétale. En effet, explique-t-il, « ce n'est que lorsqu'il y a rupture dans l'équilibre environnemental des personnes fragilisées que l'on observe le recours aux urgences et à l'hôpital », celui-ci constituant, alors, un problème de santé publique, surtout s'il s'accompagne d'une surmortalité importante.

La vraie question, au cœur de cet ouvrage collectif, lui semble être celle du lien social, appréhendé au travers de la solitude et de l'isolement des personnes âgées, et des moyens de les pallier. Au nombre de ceux-ci, les solidarités informelles de proximité, rarement étudiées, font l'objet de plusieurs des contributions. Voisins, commerçants, concierges d'immeubles, pharmaciens, constituent des acteurs importants de l'entourage des personnes âgées, plus ou moins présents selon les contextes locaux et sociaux. Aussi convient-il, pour le préserver et, si possible, le dynamiser, de situer le rôle de ces relations par rapport à celui des intervenants familiaux et professionnels, et de mieux connaître les conditions et les caractéristiques du soutien que peut apporter le voisinage, sans en mésestimer les limites - ni celles dans lesquelles les personnes âgées souhaitent le voir rester. Fréquemment, précisent les membres d'un collectif local de coordinatrices gérontologiques, les interventions formelles et informelles coexistent sans se croiser et interviennent en palliatifs les unes des autres, et non en complémentarité. « Les voisins occupent une place importante et privilégiée, mais ne rencontrent pas forcément d'interlocuteurs auprès des professionnels[...]. Ils devraient être davantage sollicités, écoutés, associés à la prise en charge en tant que personnes-ressources », soulignent-elles. Cependant la marge est étroite entre l'activation de liens qui sont essentiellement de l'ordre d'une sociabilité dégagée de toute contrainte, et les risques de faire fuir les tenants de cette solidarité volontaire en les enfermant dans un quelconque carcan et en leur demandant plus que ce qu'ils veulent donner.

Solitude et isolement des personnes âgées. L'environnement solidaire  -Sous la direction de Philippe Pitaud - Ed. érès - 23  .

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