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Des pistes de travail sur « l'adolescence » pour la conférence de la famille 2004

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Les pistes de travail en vue de la prochaine conférence de la famille axée, cette année, sur le thème de l'adolescence sont connues. Les trois rapports des groupes de travail destinés à alimenter le débat, commandés en novembre dernier par le ministre délégué à la famille (1), lui ont, en effet, officiellement été remis le 17 mars. De multiples propositions ont ainsi été émises dont certaines ont, d'ores et déjà, été favorablement accueillies par Christian Jacob.

La santé

Le premier groupe, piloté par le pédopsychiatre Marcel Rufo, a réfléchi sur la santé des adolescents. Relevant, en premier lieu, que l'instauration d' « une continuité entre l'enfant (suivi par la PMI [protection maternelle et infantile]), l'adolescent et l'adulte serait bénéfique  », il propose d'étendre le champ de compétence de la PMI jusqu'à 10-12 ans. Une idée, déjà suggérée, avant lui, par la défenseure des enfants et le Conseil économique et social (2). Et qui pourrait être mise en œuvre par les départements volontaires, au titre du droit à l'expérimentation prévu dans le cadre de la décentralisation.

Dans le même esprit, alors que 20 examens sont pris en charge à 100 % par l'assurance maladie entre 0 et 6 ans, le rapport juge qu '« il y aurait lieu de mieux les répartir à des âges clés en leur donnant un contenu précis, en augmentant leur nombre si besoin est ». Il est, par exemple, préconisé d'instaurer un examen médical à 12 ans, au début des transformations pubertaires. Ce, dans le cadre de la médecine de ville ou par un médecin scolaire. L'idée serait également de mieux assurer l'accompagnement des enfants atteints de handicaps ainsi que de leurs familles. En effet, à l'adolescence de l'enfant handicapé, «  l'entourage vit une période où est réactivé le traumatisme de la découverte du handicap. Le poids, la taille - ceux désormais d'un adulte - renforcent la difficulté des soins à apporter, le besoin de nouveaux appareillages crée des inquiétudes, de l'anxiété, mais aussi des soins contraignants. »

Dans un autre registre, le rapport aborde la problématique de la prise en charge des adolescents par les services d'hospitalisation psychiatrique, les intéressés se trouvant à un âge charnière (16 ans selon la réglementation) entre le secteur de psychiatrie infanto-juvénile et celui de psychiatrie générale (adultes). A cet égard, il suggère notamment, pour répondre à l'évolution des besoins, l'extension des unités d'hospitalisation et de soins d'urgence en psychiatrie pour adolescents, à l'image de celles existant déjà en Ile-de-France, ou le développement de l'expérience de « service d'hébergement individualisé », structure de partenariat entre l'hôpital et la protection judiciaire de la jeunesse, conduite dans les Hauts-de-Seine (3). Enfin, il plaide pour que les services d'accueil des adolescents aient toute leur place dans les schémas régionaux d'organisation sanitaire.

Par ailleurs, le groupe de travail s'est attardé sur la question des adolescents en souffrance (comportements violents, situation de rupture scolaire, sociale ou familiale...) ou présentant une pathologie chronique ou mobilisatrice d'énergie pour les familles. Pour les auteurs, plusieurs réponses sont possibles : l'une d'ordre médico-sociale passant, par exemple, par la création, au sein des hôpitaux, de lits ou d'unités de crise, l'autre plus éducative avec la mise en place d'un «  internat modernisé  ». Pour ce faire, au-delà de leurs obligations légales, les départements - qui ont la charge de ces jeunes - pourraient allouer une subvention globale de fonctionnement aux internats scolaires. Enfin, le rapport relève que le décret, en cours d'élaboration, sur l'accueil temporaire des enfants handicapés devrait apporter une réponse à certains des besoins.

Pour finir, le groupe de travail relance l'idée de maisons de l'adolescence, déjà initiée sur le terrain comme au Havre (4). Il insiste toutefois pour que ces «  lieux d'accueil et d'écoute » soient bien pluridisciplinaires réunissant les dispositifs sanitaires, sociaux, éducatifs et juridiques et avec un fonctionnement en réseau.

Les loisirs et l'engagement collectif

De son côté, le groupe de travail conduit par le président UMP de la région Lorraine, Gérard Longuet, sur «  l'adolescence : projet personnel et engagements collectifs  » recommande la création d'un contrat de travail type pour les adolescents pendant leurs vacances scolaires, «  d'usage simple et attractif pour les employeurs et les familles  ». A l'attention des 16-18 ans, il serait éligible à la réduction générale de cotisations sociales patronales prévue par la loi « Fillon » du 17 janvier 2003.

Autres pistes évoquées : rendre effectif le droit d'association des mineurs, instaurer un Parlement des adolescents, à l'image de celui du Parlement des enfants ou encore prendre en compte l'expérience acquise, dans la limite de 6 mois, lors de stages effectués pendant le parcours scolaire pour accéder à tout examen national, qualification inscrite au répertoire national des certifications professionnelles ou à l'exercice d'une profession.

Enfin, le dernier rapport sur «  l'adolescence, familles et loisirs  », dirigé par le président UMP du conseil général de la Côte-d'Or, Louis de Broissia, s'est attaché à définir les moyens pour faciliter «  la mobilité des adolescents et des jeunes  » par le biais d'une carte nationale de transport. Une idée qui se heurte toutefois à de nombreux problèmes techniques. En outre, pour favoriser l'hébergement des intéressés hors du domicile familial lors de stages scolaires, de formations professionnelles ou d'apprentissage…, il propose l'élaboration d'une « charte logement inter-familles » type, à signer entre la famille du mineur et la famille accueillante. Laquelle pourrait être constituée de personnes âgées ou handicapées. Cet accueil s'insérerait alors dans une politique de rapprochement des générations ou d'intégration sociale des personnes handicapées.

Ultimes préconisations : l'instauration d'un « titre loisirs  » pour aider les familles, notamment les plus modestes, à partir en vacances ou le soutien à la pratique sportive des adolescents en situation de handicap. Une volonté récemment réaffirmée par le ministère des Sports (5).

S.A.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2333 du 14-11-03.

(2)  Voir ASH n°2286 du 28-11-02 et n°2335 du 28-11-03.

(3)  Dans ce cadre, un hébergement individuel en studio avec un suivi psychiatrique est offert aux 16-21 ans ayant des troubles du comportement incompatibles avec la vie en collectivité.

(4)  Voir ASH n°2285 du 15-11-02.

(5)  Voir ASH n°2350 du 12-03-04.

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