300 actions en trois ans autour de cinq « axes de progrès » : la parité politique, l'égalité professionnelle, le respect des droits fondamentaux de la personne, l'articulation des différents temps de la vie et la solidarité européenne et internationale. Le contenu de la charte pour l'égalité des hommes et des femmes se veut ambitieux, en réponse au souhait de Jacques Chirac de faire de ce thème l'un des chantiers prioritaires du gouvernement (1). Remis officiellement au Premier ministre, le 8 mars, journée internationale des femmes, par la ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle, Nicole Ameline, ce document a été salué par un Jean-Pierre Raffarin soucieux de passer « d'une politique de l'égalité à une culture de l'égalité, partagée par toutes et par tous ».
Mobilisant une centaine d'acteurs - ministères, collectivités locales, membres du monde économique, partenaires sociaux, chambres consulaires, ainsi que la société civile au travers des grandes coordinations associatives représentées à la Conférence permanente des coordinations associatives -, la charte met notamment l'accent sur l'amélioration de l'accueil, dans les commissariats et les brigades de gendarmerie, des femmes victimes de violences et sur l'introduction, dans la formation civique dispensée à tous les primo-arrivants signataires du contrat d'accueil et d'intégration, d'une « présentation spécifique et appuyée » de l'égalité des droits entre hommes et femmes. De même, il promeut le développement du soutien aux aidants naturels des personnes âgées dépendantes, qui sont pour leur majorité des femmes.
Au chapitre de l'égalité professionnelle, le Premier ministre s'est félicité de la mise en place du « label égalité » décerné aux entreprises qui font de l'égalité entre les femmes et les hommes une de leurs valeurs (2) ainsi que du dispositif Chrysalide d'aide renforcée à la création d'entreprise par les jeunes filles et femmes des cités. Il a par ailleurs invité Nicole Ameline à lui faire des propositions, qui devraient être intégrées dans le projet de loi de mobilisation pour l'emploi (voir ce numéro), sur la valorisation de l'expérience familiale dans la prise en compte de la validation des acquis de l'expérience. « L'“ingénierie familiale” est une expérience valorisante pour la société et qui doit être prise en compte pour le retour à l'emploi de celles qui le souhaitent », a ainsi expliqué le chef du gouvernement. Autant de projets qui s'ajoutent à l'accord interprofessionnel relatif à la mixité sociale et à l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, dont la CFTC, la CFE-CGC et la CGT-FO se sont d'ores et déjà déclarées signataires (3).
Pour finir, la ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle a annoncé la création d'un Conseil national de l'égalité qui devrait assurer le suivi de la mise en œuvre de cette charte.
(1) Charte disponible sur le site
(2) Voir ASH n° 2331 du 31-10-03.
(3) Voir ASH n° 2349 du 5-03-04. Pour sa part, la CGT a également émis un avis favorable et devrait statuer, après consultation de sa base, le 25 mars. La CFDT rendra, quant à elle, sa décision le 17 ou le 18 mars.