Dans une lettre adressée à Jean-Pierre Raffarin le 23 février, l'Union nationale des associations de sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence (Unasea) (1) et l'Union nationale interfédérale des œuvres et des organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) (2) rappellent le rôle préventif joué par la mise en œuvre d'actions sociales, qui, « si elles doivent être développées et mieux coordonnées, s'inscrivent dans un cadre de protection et d'éducation qui ne peut être confondu avec celui de la répression et de la sanction ». Les deux associations expriment leur refus des dispositions annoncées récemment par Nicolas Sarkozy en matière de prévention de la délinquance, notamment dans les 23 secteurs urbains les plus concernés par la violence (3). Elles contestent notamment la levée du secret professionnel auquel sont soumis les travailleurs sociaux et la création d'un dispositif de signalement des absences scolaires à la police, qui « entraînerait une dérive de la protection de l'enfance vers la répression des difficultés familiales ».
Elles expriment également leurs plus grandes réserves face à la stigmatisation de certains quartiers. « Ne serait-il pas plus raisonnable de dégager volonté et moyens pour que, sur l'ensemble du territoire, soit mise en place une véritable politique de prévention sociale ? », interrogent-elles.
Enfin, elles demandent au gouvernement s'il entend effectivement inscrire ces propositions dans un projet de loi et sollicitent une « concertation approfondie et très large sur les objectifs, le contenu et le calendrier de la réforme », ainsi qu'une audience chez le Premier ministre.
(1) Unasea : 118, rue du Château-des-Rentiers - 75013 Paris - Tél. 01 45 83 50 60.
(2) Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11- Tél. 01 53 36 35 00.
(3) Voir ASH n° 2344 du 30-01-04.