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« Les pathologies lourdes ne constituent pas la majorité des situations que nous voyons »

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Maurice Berger, l'auteur de L'échec de la protection de l'enfance (1), et l'ensemble de l'équipe médicale du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Bellevue (CHU de Saint-Etienne)   (2) répondent au texte du Dr Patrick Danel, paru dans la rubrique « Tribune libre » des ASH (3).

« Le Dr Danel, pédiatre, écrit qu'il peut témoigner qu'“entre janvier 1999 et juin 2001, l'équipe de pédopsychiatrie du Dr Berger, débordée par les soins des patients atteints de pathologies lourdes, a peu de disponibilité pour les troubles moins graves, et en particulier pour le tout- venant quotidien observé dans un service de pédiatrie générale (tentative de suicide de l'adolescent, dépression, troubles des comportements, du caractère, du sommeil, etc.). L'expérience clinique de cette équipe est donc essentiellement basée sur les situations les plus graves.”

« Il nous semble urgent de rétablir la vérité. Voici les chiffres du fonctionnement de ce service en 2000, vérifiés par l'administration : 709 enfants reçus (6 032 consultations), dont 19 étaient en hôpital de jour, 15 en hospitalisation à temps plein, et 5 dans le placement familial du CHU, soit au total 39 enfants, c'est-à-dire 5,5 %. Sur ces 709 enfants, 170 étaient pris en charge simultanément par l'aide sociale à l'enfance ou la Sauvegarde de l'enfance, soit 24 %. Cela montre que, si les pathologies lourdes ne sont pas rares, elles sont loin de constituer la majorité des situations dont nous nous occupons. En 2000, trois psychiatres à temps plein (maintenant quatre) et deux psychologues à temps plein se consacraient exclusivement à ce “tout-venant quotidien” (même si la demande de soins était supérieure à l'offre, étant donné les problèmes de démographie médicale). Nous nous étonnons de cette omission.

« Ajoutons qu'il y aura toujours des enfants présentant des pathologies lourdes. Ainsi, à l'hôpital de jour, la moitié des enfants admis vivent dans des familles ne présentant pas forcément de troubles importants de la parentalité. Ils souffrent de dysharmonie évolutive ou de dysharmonie psychotique, et un dispositif de soin “non utopique” doit pouvoir leur fournir une réponse thérapeutique adaptée.

« Quant aux propositions terminales du Dr Danel, notre équipe ne comprend pas ce qu'elles ont de spécifique. Proposer d'étayer les parents (nous collaborons étroitement avec une association d'aide à la parentalité en ante et post-natal dirigée par un pédiatre), évaluer au cas par cas les possibilités de mobilisation des parents, envisager un signalement et/ou un placement si nécessaire pour protéger l'enfant, c'est ce que nous faisons, comme un certain nombre d'autres équipes, depuis 25 ans. »

Notes

(1)  Voir ASH n° 2341 du 9-01-04.

(2)  Hôpital Bellevue : 27, boulevard Pasteur - 42100 Saint-Etienne - Tél. 04 77 12 74 00.

(3)  Voir ASH n° 2346 du 13-02-04.

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