Ce chiffre n'avait jamais été atteint depuis la loi Neiertz de 1989, qui a instauré les commissions de surendettement. D'après les dernières statistiques de la Banque de France, dévoilées le 9 février, ce sont 165 478 dossiers qui ont été déposés en 2003 devant ces commissions, ce qui correspond à une hausse de 13,8 % par rapport à 2002. Un niveau record (1) que l'on explique en partie, à la Banque de France, « par la situation économique et les “accidents de la vie” qu'elle génère ». Certains dossiers ont aussi pu être présentés « par prévention », dans l'optique de la réduction de la durée d'indemnisation du chômage notamment. Mais la conjoncture n'explique pas tout. Parmi les autres facteurs, la Banque de France cite « le rôle grandissant des travailleurs sociaux » , qui favorise le dépôt de dossiers, et la médiatisation de la loi Borloo sur le surendettement (2), « qui a fait connaître la procédure au grand public ». Au total, le nombre de familles surendettées faisant l'objet d'une procédure se situe entre 450 000 et 500 000, selon la Banque de France.
(1) Le syndicat CFDT de la Banque de France a d'ailleurs exigé le 11 février une augmentation « d'urgence » des personnels affectés au traitement des dossiers et préconisé une information « ciblée au profit des surendettés ou des personnes sur le point de l'être et signalées par les travailleurs sociaux, afin de les aider à cerner les principes de base en matière de recours au crédit ».
(2) Voir ASH n° 2322 du 29-08-03. Signalons que la loi sur la faillite civile devrait être appliquée à une première famille « dès la fin février », a indiqué Jean-Louis Borloo le 10 février dans un entretien au Parisien. La parution du dernier décret d'application est en effet imminente.