Il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy annonçait qu'en 2004 il ciblerait son action en matière de lutte contre la délinquance sur une vingtaine de villes et quartiers considérés place Beauvau comme étant « les plus criminogènes » (1). Sans donner davantage de précision sur la politique qu'il comptait y conduire. On en sait désormais un peu plus sur ses intentions. Le ministre de l'Intérieur a en effet donné, le 26 janvier, leur feuille de route aux préfets des 23 secteurs concernés - dont huit sont situés en Ile-de-France (2). Traçant les contours de la politique qu'il entend voir instaurer dans ces zones, le ministre a invité les préfets à « renforcer la répression des actes de violence et de délinquance », mais aussi à « mettre en place une véritable politique de prévention de la délinquance » , organisée autour du maire de la commune concernée. Il leur a demandé ainsi, notamment, de créer un « mécanisme administratif de rappel à la loi et aux règles de la vie en société » ou encore de coordonner l'action des travailleurs sociaux autour du maire. Il a souhaité également que ce dernier propose à la caisse d'allocations familiales un « dispositif d'accompagnement à l'utilisation des prestations familiales » pour aider les familles « qui sont parfois dépassées par [leurs] enfants ». Autre moyen d'action, aux yeux du ministre : le développement de postes de travail d'intérêt général, « afin de faciliter le fonctionnement de la justice ».
Nicolas Sarkozy compte par ailleurs engager des « actions spécifiques » comme la création d'un centre de loisirs jeunes de la police dans chacun des quartiers concernés pour y accueillir les enfants « les plus à risque ». Comme il l'avait déjà évoqué, il entend encore proposer aux chefs d'établissements de ces quartiers des policiers ou gendarmes « référents ». Il faut enfin, selon lui, « reconsidérer les dispositifs Ville Vie Vacances » pour que « la dimension éducative soit au moins aussi importante que la dimension ludique ».
Le pensionnaire de la place Beauvau doit se rendre, au cours des trois prochains mois, dans les quartiers et villes pointés du doigt pour y rencontrer élus, acteurs de la prévention et forces de l'ordre.
(1) Voir ASH n° 2342 du 16-01-04.
(2) La liste des 23 quartiers ou villes pointés du doigt par le ministre de l'Intérieur est disponible sur le site