Hisser la région au sommet de l'organisation territoriale de l'Etat et regrouper certains services régionaux et interrégionaux en pôles de compétences. Telles sont les deux mesures principales annoncées, le 28 janvier, par Nicolas Sarkozy et Jean-Paul Delevoye dans une communication commune en conseil des ministres sur la réforme de l'administration régionale de l'Etat. L'objectif : simplifier les structures territoriales qui, « au fil des années, [...] se sont multipliées et sédimentées », formant « aujourd'hui un ensemble complexe, cloisonné, coûteux et peu compréhensible pour le citoyen et l'usager ».
La région devient l'échelon majeur de l'organisation territoriale de l'Etat. Cette réforme conduit à un élargissement des compétences du préfet de région qui, désormais, outre le pouvoir de direction qu'il exerce sur les services régionaux de l'Etat, anime et coordonne l'action des préfets de département. En concertation avec ces derniers, il est chargé de conduire l'élaboration du projet d'action stratégique de l'Etat qui fixe, pour trois ans, les priorités de l'Etat dans la région. Il prend également une part active au processus budgétaire en faisant au gouvernement des propositions d'objectifs et de moyens et en rendant compte régulièrement des résultats obtenus.
De plus, dans un souci de rationalisation des structures territoriales de l'Etat, certains services régionaux et interrégionaux seront regroupés en huit pôles concernant respectivement l'éducation et la formation, la gestion publique et le développement économique, les transports et le logement, la santé publique et la cohésion sociale, l'économie agricole et le monde rural, l'environnement, le développement de l'emploi et l'insertion professionnelle, et enfin la culture. Les préfets de département et les chefs de pôle se réuniront au sein d'un comité de l'administration régionale (CAR), instance collégiale appelée à jouer un rôle de conseil d'administration de l'Etat en région et à débattre de tout sujet d'intérêt régional.
« Cette réforme ne constitue qu'une première étape », ont averti les ministres de l'Intérieur et de la Fonction publique. Elle se poursuivra au niveau régional par des expérimentations tendant à organiser le rapprochement, notamment, des agences régionales de l'hospitalisation et des directions régionales des affaires sanitaires et sociales. Et par la préparation « dès maintenant » d'une réforme des services départementaux de l'Etat. L'objectif étant « de parvenir à une administration de proximité plus performante, plus lisible et plus simple, sans reproduire au niveau départemental la réorganisation en pôles décidée pour le niveau régional ».