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La Miviludes veut sensibiliser les professionnels de l'enfance aux mouvements sectaires

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Depuis dix ans, le nombre de personnes évoluant dans un environnement sectaire semble être stabilisé. De même, la quantité de structures est restée sensiblement identique, soit à peu près une quinzaine par département, relève Jean-Louis Langlais, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Néanmoins, « si le phénomène paraît aujourd'hui maîtrisé, il ne faut pas sous-estimer sa capacité d'adaptation et de nuisance », avertit ce responsable dans le rapport annuel qu'il a remis au Premier ministre et rendu public le 26 janvier (1).

Principal secteur où la vigilance est de mise, la formation professionnelle destinée aux populations vulnérables. «  La politique d'insertion de publics fragiles - personnes handicapées, chômeurs de longue durée - offre maints exemples de propositions de formation dépourvues de tout sérieux, parfois issues de psychotechniques dévoyées, parfois inspirées de l'ésotérisme. » La mission estime que les propositions de formation initiale et continue doivent « apporter toutes les garanties au regard des dérives et des agissements sectaires » et ouvrir « de réelles perspectives professionnelles ». Si le contrôle de la formation professionnelle s'est accru, notamment grâce à la loi de modernisation sociale qui a rendu plus strictes les conditions d'enregistrement des organismes, le rapport invite les candidats à être particulièrement prudents. Par ailleurs, afin de sensibiliser les personnels des trois fonctions publiques, la Miviludes devrait rédiger en 2004 un « guide de formation de l'agent public » et proposer une convention de partenariat au Centre national de la fonction publique territoriale.

Le rapport insiste également sur la nécessaire protection des mineurs qui fait l'objet d'un groupe de travail composé des représentants de nombreux ministères depuis mars 2003 et qui s'est réuni à plusieurs reprises. Des influences sectaires ont notamment été constatées dans certains programmes de formation touchant à la périnatalité et dans un service de l'aide sociale à l'enfance. Afin d'améliorer le signalement, la mission demande que lorsqu'ils ont connaissance de personnes victimes d'abus de faiblesse et de sujétion psychologique ou physique, les professionnels tenus au secret professionnel soient autorisés à révéler ces informations. En outre, elle suggère que le délai de prescription des faits (5 ans pour les délits, 20 ans pour les crimes) ne coure que du jour où la victime est en état de déposer plainte. Le rapport estime également nécessaire de sensibiliser aux mouvements sectaires les enquêteurs sociaux - psychologues, assistants sociaux, éducateurs - auprès des tribunaux afin qu'ils soient en mesure de « mieux cerner les risques éventuellement encourus » sur la santé et l'éducation par certains modes de vie. Et propose que des modules de formation soient consacrés à ce sujet dans les cursus de formation initiale et les stages de formation continue des professionnels concernés.

Autre axe de travail majeur : l'aide aux victimes. La Miviludes a réuni à plusieurs reprises un groupe de réflexion sur ce thème en 2003 et envisage de continuer ses recherches sur l'amélioration des aides psychologiques, juridiques et sociales aux anciens adeptes et à leurs familles. Elle souhaite en particulier valoriser l'action des associations et diffuser une plaquette d'information sur leur action. Enfin, la mission veut « dynamiser » les cellules de vigilance départementales, installées aujourd'hui dans 56 départements et jamais réunies dans 41 d'entre eux. Elle préconise la généralisation du dispositif en 2004 et une plus grande ouverture, à côté des représentants des services de l'Etat, aux conseils généraux, médecins et associations. Organisation qu'elle compte compléter par la désignation cette année d'un correspondant régional dans chaque préfecture de région.

Notes

(1)   « Les dérives sectaires »  - Disponible sur www.miviludes.gouv.fr.

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