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Dans son rapport annuel sur l'emploi, la Commission tire la sonnette d'alarme

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Le rapport conjoint sur l'emploi, adopté par la Commission européenne le 21 janvier, a une tonalité pessimiste cette année. Pour Romano Prodi, le président de la Commission, il est évident que les objectifs fixés à Lisbonne en 2000 (1) ne seront pas atteints (2). Avec l'atonie de la croissance et l'augmentation du chômage (8,1 % en moyenne dans l'Union européenne [UE]), la progression vers l'objectif d'un taux d'emploi global de 70 % s'est interrompue (64,3 % dans l'UE, 63 % en France). Le taux d'emploi des plus âgés (40 % dans l'UE, 34,8 % en France) est loin de l'objectif de 50 %. Seuls les taux d'emploi des femmes et de chômeurs de longue durée (3 % dans l'UE, 2,7 % en France) apparaissent satisfaisants. La Commission répète donc son leitmotiv. Les Etats membres devraient « inciter les travailleurs âgés à demeurer actifs, notamment par la suppression des incitations financières pour les départs anticipés » et parallèlement, « entamer la modernisation des systèmes de soins de santé, pour en améliorer la viabilité financière et l'efficacité ». Passant en revue l'application des lignes directrices pour l'emploi (3), elle recommande également une attention plus grande au phénomène de la pauvreté. « Les dernières augmentations du chômage sont inquiétantes car elles pourraient préfigurer une augmentation du chômage de longue durée, et constituent un grave risque d'exclusion sociale car rendant de plus en plus difficile l'accès des personnes défavorisées au marché de l'emploi », indique-t-elle.

Malgré l'absence étonnante de certaines statistiques (actions préventives pour les chôemeurs notamment...), ce rapport est riche de chiffres qui semblent démentir certains clichés. Ainsi le travailleur français se situe parmi les plus productifs d'Europe, que ce soit par tête ou par heure, avec les Irlandais, les Luxembourgeois et les Belges. La part des modalités de travail flexibles - contrat à durée déterminée, temps partiel, travail indépendant - (33,8 %) est proche de la moyenne européenne (38 %) et égale à certains pays comme l'Irlande ou le Danemark. La couverture des structures de garde pour les enfants de plus de 3 ans est très variable, de 7 % en Italie à 73 % en Suède, la France n'atteignant que 30 %. Celle-ci apparaît en revanche comme un « bon élève » en matière de taux d'échec scolaire (13,4 % contre une moyenne de 18,8 % dans l'UE). Enfin, l'Europe compte 7 % de travailleurs pauvres (8 % en France).

Ce rapport devrait être présenté aux ministres de l'Emploi et des Affaires sociales le 4 mars, et aux chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet européen de printemps, les 25 et 26 mars.

(Communication 2004 (24) de la Commission européenne du 21 janvier 2004)
Notes

(1)  Voir ASH n° 2160 du 31-03-00.

(2)  Un constat déjà effectué par la mission Kok - Voir ASH n° 2336 du 3-12-03.

(3)  Voir ASH n° 2321 du 22-08-03.

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