Les associations proposent leur propre vision des indicateurs de pauvreté

Le Réseau européen des associations de lutte contre la pauvreté (EAPN)   (1) a publié, en français, le rapport final du projet européen intitulé Indicateurs de pauvreté à partir de l'expérience des personnes vivant en pauvreté. Mené par cinq réseaux nationaux d'EAPN (Allemagne, France (2), Italie, Portugal et Pays-Bas), sous la direction de Ludo Horemans, le projet visait à préciser et compléter les 18 indicateurs élaborés au niveau de l'Union européenne (3), à travers de nouveaux qui permettront une représentation plus satisfaisante du phénomène de la pauvreté. « Nous avons voulu tenir compte de la subjectivité de la personne, tant en matière de perception de ses conditions de vie que de ses souhaits, ses espoirs exprimés ou plus tacites », expliquent les concepteurs de l'étude. « Les pauvres ne mettent en effet pas en avant les mêmes priorités que les experts : ils sentent plus fortement les atteintes à la liberté et à la dignité, la mise en dépendance ou l'autonomie retrouvée, le sentiment d'insécurité. » Dans ce cadre, la pauvreté a été définie comme « une incapacité ou une impossibilité à combler un ou des manques sans une aide extérieure. Ces manques portent sur des aspects de la vie qui permettent de s'autodéterminer, c'est-à-dire prendre ses responsabilités et faire usage de ses droits ou de biens fondamentaux (revenu, éducation, logement, santé...). Elle est liée à une perception par l'individu d'une dégradation de sa situation en termes économiques, de droits, et/ou relationnels. »