En approuvant le rapport de Claude Moraes (PSE- Royaume-Uni), à une nette majorité (1), le Parlement européen s'est prononcé, le 15 janvier, en faveur d'une « politique active » d'intégration des immigrés dans l'Union européenne qui soit aussi plus humaine. Suivant en cela la communication de la Commission européenne sur « l'immigration, l'intégration et l'emploi » adoptée en juin dernier (2), ce rapport démontre l'intérêt d'une politique d'immigration « bien maîtrisée » pour l'Europe, tant du point de vue des défis démographiques ou de l'emploi que de la politique de développement des pays pauvres. Une telle politique devrait, selon les députés, garantir aux étrangers non seulement un statut légal et de « bonnes pratiques administratives » mais aussi une intégration régulière au marché du travail, une formation à la langue nationale, l'accès aux services sociaux et sanitaires, des conditions de vie décentes dans les villes et les communes, le droit à l'éducation et à la reconnaissance des diplômes ainsi que la participation à la vie sociale, culturelle et politique. Le Parlement insiste ainsi pour que la politique de recrutement et d'admission pour les postes vacants ( cartes vertes ) ne se fasse pas « au hasard » mais de manière concertée, et se prononce donc pour des quotas européens d'immigration. Il prône également l'octroi du droit de vote aux étrangers ressortissants des pays tiers aux élections locales et européennes. Enfin, il estime que l'amalgame trop souvent fait entre clandestinité et délinquance doit cesser. « La lutte contre l'immigration illégale et la traite des êtres humains ne doit pas entraîner, affirme le rapport, une politique répressive des immigrants en situation irrégulière mais viser au contraire les trafiquants et les employeurs qui exploitent ces situations. »
(1) 255 voix pour (essentiellement les socialistes, libéraux, écologistes et communistes), 192 voix contre (essentiellement le parti populaire européen) et 20 abstentions.
(2) Voir ASH n° 2314 du 6-06-03.