Alors qu'elle concentre 58 % des demandes, l'Ile-de-France ne dispose que de 1 800 places en centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), sur les 11 500 réparties en France. Face à ce constat, France terre d'asile (FTDA) et le Centre d'action sociale protestant (CASP), principaux opérateurs dans le secteur, ont présenté le 9 janvier aux directions régionale et départementales des affaires sanitaires et sociales un plan visant à « améliorer l'accueil, l'orientation et l'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile » dans la région. Les associations souhaitent que sur les 4 000 places d'hébergement d'urgence de la Coordination de l'accueil des familles demandeuses d'asile (CAFDA) gérées par le CASP, 2 000 soient converties en places d'hébergement en CADA. « L'objectif est d'offrir un accompagnement social digne de ce nom aux demandeurs d'asile, ce qui n'est pas possible dans les places d'urgence, qui se trouvent pour la plupart dans des hôtels, souligne Pierre Henry, directeur général de FTDA. Or l'hébergement à l'hôtel coûte plus cher qu'en CADA. » Aux 2 000 places d'hébergement d'urgence restantes, dont 1 000 seraient réservées à Paris, elles demandent que soient ajoutées 400 places pour les adultes isolés.
Le dispositif que les deux associations veulent piloter reposerait, dans les huit départements de la région, sur des plates- formes, « véritables centres de ressources », qui assureraient l'information et l'accompagnement des demandeurs. « En tant qu'opérateurs de terrain, nous avons voulu montrer au préfet que nous sommes disponibles pour trouver des solutions, explique Pierre Henry. Il faut distinguer en effet la coordination administrative du dispositif, qui relève désormais de l'Office des migrations internationales, et la gestion, dont nous avons toujours la compétence. » A ce titre, le directeur de FTDA souligne que les autres régions doivent également « assumer leur rôle » dans l'accueil des demandeurs d'asile.