Reconnaître le handicap psychique en tant que tel dans le projet de loi sur le handicap est une avancée, estime l'Union nationale des amis et familles de malades mentaux (Unafam) (1). Mais insuffisante si la législation n'apporte pas de solutions concrètes aux personnes concernées. « La réforme de la loi de 1975 implique des droits pour ceux qui sont capables de mettre en place un projet de vie, ce qui n'est pas toujours le cas des handicapés psychiques, a en substance expliqué Jean Canneva, président de l'Unafam, au ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, qui l'a reçu le 8 janvier. Nous défendons le concept d'un accueil et d'un accompagnement social qui pourra amener ces malades à tirer bénéfice de la loi. » L'Unafam a rappelé pour l'occasion la nécessité de créer pour les handicapés psychiques des espaces de socialisation, des places d'hébergement (en logement ordinaire ou en foyer) et un accompagnement à domicile effectué par des travailleurs sociaux.
Le ministre a, semble-t-il, approuvé le principe, répondant par voie de communiqué qu'une personne « pourrait être en même temps suivie médicalement, au titre d'une maladie, et détentrice de droits sociaux, au titre d'un handicap distinct du handicap provenant d'une déficience intellectuelle ou mentale ». Conformément au vœu de l'Unafam, il indique également son souci de prendre en compte la souffrance psychique dans le plan de santé mentale en préparation et de veiller « à une meilleure articulation du social et du sanitaire ».
(1) Unafam : 12, villa Compoint - 75017 Paris - Tél. 01 53 06 30 43.