Que le monde associatif soit reconnu et qu'il acquière une vraie place dans la société française. Les associations doivent devenir l'interlocuteur de l'Etat, des collectivités locales et leur action doit davantage être prise en compte dans le cadre des lois et des réglements. Et aujourd'hui, la Conférence permanente des coordinations associatives est certainement l'organisme le plus représentatif du monde associatif organisé.
Pour être véritablement reconnu par les pouvoirs politiques et économiques, la Conférence permanente des coordinations associatives se doit d'être plus visible. Ce qui signifie qu'elle ne doit plus seulement regrouper les 16 grandes coordinations associatives (2), comme aujourd'hui, mais l'ensemble des 500 à 600 fédérations associatives qui les constituent. Il faut en outre qu'elle s'élargisse aux syndicats d'employeurs associatifs qui doivent prendre leur place à côté des unions dans ce nouveau mouvement associatif.
Bien au contraire. Si nous arrivons à nous mettre d'accord, notre mouvement pourra siéger en tant que tel au sein du Conseil des entreprises et groupements de l'économie sociale (CEGES). Ce qui est important aujourd'hui, c'est que le monde associatif puisse parler d'une seule voix.
Je suis un homme de bonne volonté et ne cherche à prendre la place de personne. Je tends donc la main à tout le monde. Je pense que les syndicats d'employeurs et les mouvements ont besoin les uns des autres. S'ils n'arrivent pas à s'unir, le modèle associatif sera grignoté par le secteur lucratif ou par l'administration. L'Etat va continuer de réduire ses financements et cela, quels que soient les gouvernements à venir, de droite comme de gauche. Et le mécénat va prendre de plus en plus d'importance dans la gestion des associations. Si le mouvement associatif veut continuer d'exister, il doit pouvoir discuter avec les pouvoirs publics mais aussi avec le Medef pour réfléchir par exemple à un mécénat intelligent au service du bénévolat et de la citoyenneté.
Cela prendra du temps, mais j'espère qu'à la fin de mon mandat - d'une année - , on sera parvenu aux prémices d'un accord autour d'une nouvelle organisation de la CPCA. D'autres présidents prendront la relève, c'est une entreprise de longue haleine. Mais à un moment où la démocratie est menacée par les extrêmes de droite comme de gauche, il faut lancer ce grand mouvement associatif. Seule la vie associative, par le biais de la démocratie participative, peut redonner un contenu à la politique. Propos recueillis par Isabelle Sarazin
(1) CPCA : 14, passage Dubail - 75010 Paris - Tél. 01 40 36 80 10.
(2) Anima'Fac, Cadecs, Ccomcen, Celavar, CNL-CAFF, Cnajep, CNOSF, COFAC, Coordination environnement, Coordination Sud, FONDA, Justice-Droits de l'Homme , Ligue de l'enseignement, UNAF, UNAT, Uniopss.