Il faut que les associations soient « écoutées » et pas seulement « entendues », insiste à son tour l'Association française contre les myopathies (AFM), en réaction au projet de loi « pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées » rendu public le 10 décembre (1). Rappelant les propositions formulées par le Conseil national consultatif des personnes handicapées (2), l'AFM demande « une refonte complète » du texte dans lequel elle ne voit qu'un « toilettage » de la loi de 1975, qui serait même, sur certains points, « un facteur de recul ». Elle insiste notamment sur ses insuffisances en matière de compensation et de ressources, d'accessibilité, d'accueil et d'information, d'évaluation et de reconnaissance des droits.
Pour sa part, la Fédération des associations gestionnaires et des établissements de réadaptation pour handicapés (Fagerh) fustige le « manque d'ambition » du texte en ce qui concerne l'emploi et la formation des travailleurs handicapés. Elle regrette la « partie de ping pong » entre le ministère des Affaires sociales (qui refuse d'intégrer des amendements à ce sujet dans la loi sur la formation en cours de discussion) et le secrétariat d'Etat aux personnes handicapées (qui ignore largement la question). Il n'est ainsi pas fait mention de l'intégration professionnelle dans les articles traitant de la maison départementale des personnes handicapées ou de l'équipe pluridisciplinaire chargée de l'évaluation, dénonce la fédération qui craint que la solidarité nationale évoquée ne reste « très symbolique ».
Ce sont des inquiétudes encore plus graves qu'exprime la Fédération nationale de l'action sociale-Force ouvrière, à propos du projet de Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Comme les caisses de sécurité sociale et les six confédérations syndicales (3), elle craint qu'en « segmentant une partie de l'assurance maladie », elle ne conduise à « stigmatiser le coût de la santé » des personnes handicapées ou âgées. En outre, son « déséquilibre permanent » n'améliorerait pas le « bricolage » qui prévaut à ses yeux dans les secteurs social et médico-social et l'amène à exprimer l'immense lassitude de « professionnels mal payés, déconsidérés et démobilisés ».
(1) Voir la première série de réactions associatives dans les ASH n° 2338, du 19-12-03.
(2) Voir ASH n° 2315 du 13-06-03.
(3) Voir ASH n° 2338 du 19-12-03 et n° 2339 du 26-12-03.