Le succès, rapide, du terme de « parentalité » n'est pas sans poser question. D'un côté, le vocable est susceptible d'être lu comme la reconnaissance de modèles familiaux différents et des multiples formes que peut prendre le fait d'être parent (mono-parentalité, co-parentalité, homo-parentalité). En ce sens, expliquent les auteurs, « la notion de parentalité nous éloigne des jugements moraux et stigmatisants ». Cependant, estiment-ils, les incantations réitérées au soutien à la parentalité témoignent aussi d'un soupçon systématique sur la capacité de certains parents à s'acquitter de leur rôle. Se pencher sur la parentalité revient alors à distinguer les bonnes et les mauvaises conduites parentales, de manière à développer les premières. C'est cette ambiguïté de la notion que Michel Bughin, Colette Lamarche et Pascale Lefranc entreprennent de mettre en évidence, à partir d'un travail de recherche effectué à la demande des responsables du conseil communal de prévention de la délinquance de Lille, étonnés devant le nombre de dossiers portant sur la parentalité qui étaient déposés dans le cadre du contrat d'actions de prévention.
La parentalité : une affaire d'Etat ? - Michel Bughin, Colette Lamarche, Pascale Lefranc - Ed. L'Harmattan -18,30 € .