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Quelle reconnaissance de la compétence des personnels du secteur médico-social ?

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Les personnels soignants des hôpitaux se sont vu attribuer une « prime canicule ». Pas ceux du secteur médico-social, qui ont pourtant montré leurs compétences cet été, s'étonne Gérard Courtois, directeur général de l'association « Les tout-petits »   (1). Un paradoxe, juge-t-il, au moment où s'achève l'année européenne des personnes handicapées.

« Oui, cet été, les personnes polyhandicapées ont eu chaud. Mais, dans le secteur médico-social - nous en avons vérifié la réalité auprès des associations et établissements -, la canicule n'a pas tué comme nous avons pu malheureusement l'observer pour les personnes âgées. Pourtant, nos jeunes et nos adultes sont dépendants, souffrent de déshydratation, ils sont souvent abandonnés à l'insatisfaction de leurs besoins, souvent incompris, pas forcément repérés... Rapprocher nos aînés des personnes polyhandicapées ne constitue pas un amalgame incongru.

« Au moment où les personnes handicapées et leurs familles voient se dessiner enfin une reconnaissance de leur situation spécifique par le droit à compensation et la création d'un cinquième risque (2), les professionnels du sanitaire et du médico-social souffrent d'une non- reconnaissance de leur professionnalisme, subissent la pénurie croissante de leurs pairs au sein des équipes pluridisciplinaires, voient une dégradation grandissante de leurs conditions de travail, constatent une véritable dévalorisation de leurs salaires...

« Comment ne pas s'interroger sur le fait qu'un geste - en l'occurrence une prime canicule - consenti dans l'émotion aux personnels soignants des hôpitaux ne soit pas jugé légitime pour les personnels du secteur médico-social, dont les compétences, dans ce contexte difficile, ont permis d'éviter la catastrophe ?

« Comment ne pas réagir quand l'appel à la générosité et à la charité est préféré pour financer le plan dépendance par la suppression d'un jour férié ou de réduction du temps de travail, alors que des choix politiques forts devraient déterminer les priorités budgétaires de l'Etat ?

« Oui, les personnes polyhandicapées sont une minorité dans le domaine du handicap.

« Oui, les professionnels du médico-social sont une minorité dans l'effectif des personnels de la solidarité nationale.

« Pour autant, opter d'abord pour les plus démunis et les minorités est une garantie d'égalité et de fraternité pour toute la communauté humaine et citoyenne.

« Au sortir de 2003, année européenne des personnes handicapées, il me semble que le professionnalisme des personnels qui se sont admirablement attachés,  cet été, à appliquer leurs savoir-faire, savoir-voir, savoir- comprendre..., qui nous ont épargné la mort de nombre de nos enfants et adultes fragiles parmi les plus fragiles, pourrait être mis à l'honneur et salué. Pour faire en sorte que le droit à compensation ne soit pas un “solde de tout compte” qui dédouanerait la représentation nationale face à la différence.

« Ce droit à compensation si légitime nécessite parallèlement des accompagnements aux soins, à l'éducation, dignes et qualifiés qui doivent être reconnus et entretenus. »

Notes

(1)  Association de l'Essonne gérant notamment de nombreux établissements et services pour personnes polyhandicapées. « Les tout-petits »  : 5,  rue de Cernay - 91470 Les Molières - Tél. 01 60 12 12 10.

(2)  Voir ASH n° 2333 du 14-11-03 et n° 2337 du 12-12-03.

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