La préparation du projet de loi de Nicolas Sarkozy sur la prévention de la délinquance, qui instituerait, selon les informations qui circulent, pour les acteurs éducatifs et sociaux une obligation d'information auprès du maire, continue de susciter la critique (1). « Nous entrons là dans un projet de société où toute action sociale est dirigée vers un contrôle social généralisé des populations au service d'une politique sécuritaire », estime le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée (SNPES) - PJJ-FSU.
Pour sa part, l'Association de prévention spécialisée du Nord (APSN) (2) réclame « une réflexion ouverte et concertée, un approfondissement de la déontologie des métiers et des méthodes de sécurité. » Pour Patrick Banneux, son président, il ne s'agit pas simplement de défendre des principes : « La prévention spécialisée doit évoluer, dans une synergie de partenariat, mais pas n'importe comment. Quels moyens le maire mettra-t-il en œuvre une fois qu'il sera dépositaire de ces informations ? Assisterons-nous à l'acte III de la décentralisation et à la mise en concurrence des territoires ? »
L'APSN, qui dénonce un « contrôle social de proximité », estime que seule une action « inscrite dans une démarche éthique dynamisée par l'adhésion des personnes est en mesure de lutter efficacement contre le délitement social ». Elle devait inviter les différents acteurs concernés (associations de prévention, travailleurs sociaux, écoles, conseil général) à en débattre le 12 décembre, dans l'objectif de proposer des pistes de réflexion supplémentaires pour les journées de l'action sociale, organisées le 16 décembre par le département.
(1) Voir ASH n° 2336 du 5-12-03 - Sur la place de la prévention spécialisée au sein des politiques publiques, voir aussi la tribune libre, dans ce numéro.
(2) APSN : 112, rue d'Arras - BP 473 - 59021 Lille cedex - Tél. 03 20 16 80 40.