Bien que les dépenses brutes des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire aient été supérieures, en 2000, à la moyenne de celles des assurés sociaux, une étude du ministère des Affaires sociales avait déjà montré que cela était lié à leur moins bon état de santé (1). Elle avait aussi établi que leur comportement était comparable à celui des autres titulaires d'une couverture complémentaire. Ce qui était, après tout, l'objectif visé. Une nouvelle étude du Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (Credes) confirme ce résultat (2).
Les chercheurs ont poussé plus loin l'analyse en examinant l'évolution du recours aux soins sur une période plus longue (en remontant jusqu'en 1998). Ils ont aussi affiné leurs observations en distinguant les personnes qui bénéficiaient auparavant de l'aide médicale générale - « qui n'ont pas modifié substantiellement leurs comportements » - et les nouveaux entrants dans le dispositif, pour lesquels on a pu observer un « effet de rattrapage » dans le domaine de la consommation de médicaments et du recours aux spécialistes. Conclusion : « il n'y a pas eu un effet d'emballement des dépenses ». Toutes ces études portant encore sur l'an 1 du dispositif, les chercheurs se promettent maintenant de vérifier ce qu'il est advenu, en « rythme de croisière », en 2001.
(1) Voir ASH n° 2307 du 18-04-03.
(2) « Impact de la couverture maladie universelle complémentaire sur les consommations de soins » - Questions d'économie de la santé n° 74 - Novembre 2003 - Disp. sur