Comment mieux prévenir, soigner et reconnaître les maltraitances sexuelles ? Une trentaine de recommandations, débattues lors d'une « conférence de consensus », organisée les 6 et 7 novembre par la Fédération française de psychiatrie en présence de professionnels d'horizons divers, ont été présentées le 2 décembre (1). Adressées en priorité aux intervenants de santé (médecins, services de médecine scolaire, équipes pédiatriques et psychiatriques, unités d'urgence des hôpitaux), elles visent avant tout à décloisonner et à modifier leurs pratiques.
Outre le développement de recherches épidémiologiques, la conférence insiste sur la nécessité de « sortir de la loi du silence et de prévenir le risque de sur-victimisation » en menant des actions de prévention, d'aide et de soutien auprès des parents dans le cadre de la protection maternelle et infantile. Elle propose également que le futur Observatoire national de l'enfance en danger créé par le projet de loi sur l'accueil et la protection de l'enfance (2) répertorie, évalue et diffuse les dispositifs d'information sur la maltraitance, notamment sexuelle, aux plans national et départemental. Et suggère parallèlement la création d'un observatoire des maltraitances des adultes.
Afin d'améliorer l'expertise des victimes de maltraitances sexuelles, la conférence demande que le conseil général soit chargé de recenser et de diffuser, auprès des professionnels concernés par l'accueil, les coordonnées des personnes « ressources » et des pôles de référence en matière de prise en charge médicale, sociale et médico-légale de la maltraitance sexuelle. Elle réclame également un accompagnement socio-éducatif de la victime mineure, qu'une procédure judiciaire soit engagée ou non, en complément de la désignation de l'administrateur ad hoc qui devrait être systématique.
Enfin, parmi ses nombreuses autres recommandations, elle revient sur la nécessité de donner des moyens aux services de pédiatrie et aux secteurs de psychiatrie infanto-juvénile pour assurer une prise en charge à moyen et à long terme.
(1) Disp sur http://psydoc-fr. broca. inserm. fr.
(2) Adopté en première lecture le 3 décembre à l'Assemblée nationale.