Des moyens vraiment nouveaux suivront-ils les discours innovants des pouvoirs publics quant aux principes qui vont régir la réforme de la loi de 1975 sur le handicap ? C'est la Fédération nationale pour l'insertion des personnes sourdes et des personnes aveugles en France (FISAF) (1) qui semble en douter dans un texte rendu public le 25 novembre... Pour elle, il « devient impératif, sous peine de rendre tout le secteur schizophrène », que la nouvelle loi d'orientation « ne se limite pas à réaffirmer inlassablement le sens d'une politique à venir et à imaginer des dispositifs nouveaux mais fabriqués de pièces anciennes ».
Et de citer en exemple les besoins d'évaluation qui ne peuvent plus reposer sur le barème des incapacités ou la grille AGGIR, la scolarisation de proximité incompatible avec la diminution des formations spécifiques pour les enseignants, le droit à compensation opposé à la logique d'enveloppes limitatives imposée dans le cadre de la loi du 2 janvier 2002, l'accessibilité alors que rien n'est fait pour imposer le sous-titrage ou l'adaptation des logiciels...
Nouveaux outils, nouveaux modes de financement et d'intervention : la fédération en appelle aussi à un « vrai repositionnement » de l'ensemble du secteur. « Faute de quoi, précise-t-elle, on ouvrira la porte à un modèle qui, bien qu'affichant des valeurs humanistes, enfermera vite la personne en situation de handicap dans une dimension de client et facilitera la mise en place d'un marché de services payants. »
(1) FISAF : 1/3, rue Georges-Pitard - 75015 Paris - Tél. 01 53 58 32 00.