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Les étudiants issus de familles pauvres ne sont pas les plus aidés

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En raison de l'inégalité de l'offre d'études supérieures et de la répartition des groupes sociaux sur le territoire, les étudiants issus des classes populaires se trouvent le plus souvent obligés de quitter le domicile familial pour se rapprocher de lieux d'études. Pourtant, ils sont moins favorisés que les autres par la redistribution des aides au logement. C'est ce que conclut le rapport de l'Observatoire de la vie étudiante (1) remis le 5 novembre à Luc Ferry, ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche. Ce dernier avait chargé l'instance de dresser un état des lieux de la situation, après le cri d'alarme lancé par les associations dès le mois d'août.

Selon l'observatoire, les enfants d'ouvriers et d'employés « décohabitent » moins que les enfants de cadres et de chefs d'entreprise (48,9 et 49,8 %contre 55,6 %). Si les antécédents scolaires et l'influence de la culture familiale déterminent le fait ou non de s'engager dans des études supérieures, le coût de la « décohabitation » influence largement le choix des études. L'organisme a donc cherché à savoir si les aides aux étudiants étaient suffisamment bien ciblées pour encourager l'accès au logement.

Premier constat : « les cités universitaires assurent leur fonction sociale », puisque les boursiers représentent les deux tiers de leurs résidents, alors qu'ils sont sous-représentés dans les autres formes d'habitat collectif (résidences privées et foyers). Mais l'offre des CROUS est quantitativement et qualitativement insuffisante, selon l'observatoire qui relève que « les cités universitaires parisiennes accueillent moins de 10 % des demandeurs » et sont de fait réservées aux étudiants de deuxième et troisième cycle. « Etant donné le prix élevé des loyers parisiens, la pénurie de logements y pénalise particulièrement les étudiants de classes populaires », ajoute-t-il.

Le système d'attribution des allocations logement, qui ne varie pas selon le revenu des parents, sauf s'il est nettement inférieur au SMIC, ne favorise cependant pas toujours les étudiants les plus modestes. Ainsi les chances de bénéficier de cette aide sont étroitement liées au nombre de frères et sœurs à la charge des parents puisque, lorsque l'étudiant a moins de 20 ans, « il doit avec sa famille procéder à un arbitrage entre la perception de l'allocation logement et sa prise en compte dans le calcul des allocations familiales perçues par les parents  ». Du coup, « les chances de percevoir l'allocation logement tendent à être d'autant plus faibles que les allocations familiales occupent une place plus importante dans le budget familial ».

Autre paradoxe : le montant moyen de l'allocation augmente en même temps que le niveau des revenus des parents, qui ne sont pas pris en compte. En effet, les étudiants dont les familles sont plus aisées logent plus souvent que les autres dans des appartements au loyer plus cher. En tout état de cause, cet effet, pointe l'Observatoire de la vie étudiante, « est peu conforme aux principes habituels de la redistribution ».

Notes

(1)  OVE : 6/8, rue Jean-Calvin - BP 49 - 75222 Paris cedex 05 - Tél. 01 55 43 57 92.

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