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Qualifier les personnels des CER à partir de leur vécu professionnel

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La direction de la protection judiciaire de la jeunesse a, le 3 novembre, apposé sa signature au bas d'une convention pour la professionnalisation des intervenants éducatifs en centre éducatif renforcé  (CER), attendue depuis plusieurs mois par les autres partenaires du projet, l'Union nationale des associations de sauvegarde de l'enfance, de l'adolescence et des adultes (Unasea), le Syndicat national au service des associations du secteur social et médico-social (Snasea) et Promofaf. Olivier de Labarthe, directeur de la recherche, des études et du développement de Promofaf, revient sur les enjeux de cette convention et l'originalité du dispositif.
Pourquoi un dispositif de formation spécifique pour les personnels des CER ?

En 2001, différents employeurs, par le biais de l'Unasea et du Snasea, ont frappé à la porte de Promofaf pour mettre en œuvre une formation destinée aux intervenants éducatifs en CER. Ils constataient que les professionnels diplômés ne voulaient pas venir ou rester dans ces structures : près de 70 % du personnel n'avaient pas la qualification nécessaire mais avaient acquis des capacités d'agir auprès d'un groupe, dans l'animation de loisirs très exigeants ou dans l'humanitaire. Nous avons donc piloté une étude approfondie, réalisée par le consultant Michel Rousseau, sur les moyens de les professionnaliser. Elle a débouché sur un référentiel de l'intervention éducative en CER selon une idée fondamentale : celle-ci n'était pas un nouveau métier, comme d'aucuns le pensaient en raison de la nécessité de vivre 24 heures sur 24 avec des jeunes dans un contexte de contention, mais bien une figure d'emploi particulière de l'éducation spécialisée.

Comment est née la convention ?

Nous avons demandé une étude de faisabilité sur la formation professionnelle en CER, réalisée par l'Institut régional et européen des métiers de l'intervention sociale, à Saint- Etienne. Comment pouvait-on former des personnes dont le travail repose sur le « vivre avec » en les sortant de leur quotidien professionnel ? Nous avons élaboré un projet ambitieux qui s'appuie sur et intègre l'exercice professionnel. Nous avons sollicité quelques centres de formation en travail social, qui ont tous adhéré. Le projet a été présenté le 17 avril lors d'une journée organisée par l'Unasea, le Snasea et Promofaf, qui forment le comité de pilotage avec la direction générale de l'action sociale et la DPJJ.

En quoi consiste le dispositif ?

A la demande de la DPJJ, tous les CER pourront participer à ce projet expérimental. Sept centres de formation ont été retenus, ainsi qu'un centre de coordination opérationnel - l'Institut méditerranéen de formation, à Marseille. Sachant que les professionnels apprennent énormément en situation réelle, ce sont les formateurs qui viendront dans les structures. Ils participeront à la préparation, aux bilans et aux temps collectifs des sessions et se chargeront de rendre lisibles les apprentissages naturels, de les consolider pour qu'ils deviennent conscients et maîtrisés. Les professionnels pourront suivre une session complémentaire dans un centre de formation, selon la qualification qu'ils auront choisie, de moniteur-éducateur, d'éducateur ou d'animateur socio-culturel. Cette formation expérimentale, qui s'établira sur deux années, ne débouchera pas directement sur le diplôme, mais sur une certification qui y donnera accès par la voie de la validation des acquis de l'expérience.

Quand commenceront les formations et comment seront-elles financées ?

Nous avons pris un peu de retard dans l'attente de la signature de la convention par la DPJJ. La formation des formateurs référents commencera en février et celle des salariés en avril, pour une trentaine de CER dans un premier temps. Les coûts pédagogiques et d'ingénierie- entre 2 et 2,5 millions d'euros - seront financés dans le cadre de la formation professionnelle par les fonds mutualisés de l'OPCA, avec le concours du Fonds social européen. Le remplacement des professionnels sera assuré par une dotation particulière aux CER par la DPJJ. Propos recueillis par Maryannick Le Bris

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