L'incertitude sur les crédits affectés au travail social avec les personnes prostituées avait entraîné de fortes inquiétudes et une mobilisation des directeurs des services concernés dès le mois de juin (1). Ces craintes sont désormais relayées par les travailleurs sociaux d'une douzaine de services sociaux spécialisés regroupés au sein du « Groupe province » (2). Dans un courrier adressé aux ASH, ils rappellent que l'ordonnance du 25 novembre 1960 prévoit la création, dans chaque département, d'un service social spécialisé de prévention et de réadaptation chargé de rechercher, accueillir et assister les personnes en danger de prostitution et d'exercer une action médico-sociale en faveur des prostitués. Et ils soulignent que les équipes de travailleurs sociaux mobilisées autour de ces missions sont confrontées à une forte augmentation de leur activité. Or, outre le fait que seuls 12 départements sont pourvus d'un service spécialisé, « les budgets alloués sont de plus en plus précarisés ».
Le collectif dénonce le bricolage budgétaire survenu en 2003 - largement évoqué dans nos colonnes - et s'alarme de la volonté du gouvernement de supprimer en 2004 la ligne budgétaire « prostitution » et d'intégrer ses financements au budget de l'urgence sociale. « Les crédits vont ainsi dépendre de priorités évaluées au niveau national ou local en fonction des aléas, des vagues de froid ou de toutes autres urgences qui ne manqueront pas de se multiplier », relève le groupe de travailleurs sociaux. Lequel demande « une augmentation et une pérennisation des moyens, et des choix politiques clairs ».
(1) Voir ASH n° 2317 du 27-06-03 et n° 2329 du 17-10-03.
(2) Travailleurs sociaux de ALC (Nice), Amicale du Nid (Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse), Antigone (Nancy), Apus (Lyon), Arcades (Valence), ARS (Marseille), L'Appart (Grenoble), l'Embellie (Avignon), Le Pas (Dijon) - E-mail :